Le nouveau président de la République aura besoin d’une armée disciplinée entièrement soumise à l’autorité civile à mille lieues de ce qu’il nous a été donné de constater en 2012.
A ce niveau se posera la gestion des ex-putschistes qui se sont bien battus pour la victoire d’IBK. On le sait, le désormais général Amadou Haya Sanogo et ses hommes sont descendus dans l’arène politique pour obtenir l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la présidence de la République. On sait aussi qu’entre IBK et l’ex-junte, la relation ne s’est jamais compliquée contrairement aux autres démocrates.
Alors comment procéder avec un tel colis dont la proximité avec le pouvoir n’a jamais été du goût de la communauté internationale ? Certes, IBK disait à qui veut l’entendre que s’il est président de la République, il n’y aura pas deux capitaines dans le bateau Mali, maintenant on attend de voir la suite. Surtout qu’il n’a plus à faire à un capitaine, mais désormais un général 4 étoiles !
Le nouveau président malien sait qu’il doit réconcilier un peuple dont le tissu social a été profondément déchiré. Il s’agira de réconcilier les rebelles touaregs avec le reste de la nation malienne et réconcilier les putschistes avec leurs victimes.
Une Commission dialogue et réconciliation est déjà à pied d’œuvre mais comment réconcilier les victimes avec leurs bourreaux, sans justice ? Certes, Sanogo et compagnie ont demandé pardon au peuple pour les actes posés, mais cela est-il suffisant pour désarmer les cœurs des Maliens, notamment les familles des bérets rouges. Des bérets rouges sont toujours portés disparus et la CPI est dans nos murs depuis des lustres !
Ibrahim Boubacar Kéita aura aussi les religieux sur son dos. L’association Sabati 2012 a été déterminante dans l’élection du candidat Ibrahim Boubacar Kéita. On ne s’en cachait même plus avec les spécimens dans nos mosquées.
Deux jours avant l’élection, l’information a été donnée aux fidèles que les autorités religieuses du pays demandent aux musulmans d’aller voter pour IBK. Mais lorsqu’on posait la question de savoir laquelle autorité religieuse, d’autant plus que le Haut conseil islamique s’est voulu neutre, on restait sans réponse. Sabati 2012, qui est dirigé par le jeune, Moussa Boubacar Bah, peut-il parler au nom des autorités religieuses du Mali ?
On sait que le Chérif de Nioro est derrière ce mouvement et a même débloqué 100 millions FCFA pour faire élire IBK, mais de là à dire qu’il incarne seul les autorités religieuses du pays ! Il faut dire que ce comportement n’a pas manqué d’irriter certains fidèles dans les mosquées lesquels s’inquiétaient du fait que nos lieux de culte soient transformés en terrains politiques.
Comment gérer ces religieux quand on sait religion et laïcité ne font pas bon ménage ? On l’a vu avec l’affaire du code.
I. Yattara
L’ informateur 2013-08-21 11:59:43