L’occasion a été opportune pour faire le bilan de l’année 2010, une année- on s’en souvient- qui a été marquée par la fameuse affaire du Fonds mondial qui a conduit à la démission du ministre Oumar Ibrahim Touré.
Prenant la parole le premier, le secrétaire général du ministère de la santé, Dr Mountaga Bouaré, a rappelé dans son intervention les actions phares accomplies et les résultats encourageants obtenus au cours de l’année écoulée. Il a ensuite réaffirmé l’engagement du personnel aux côtés du premier responsable du département pour l’exécution des différentes missions qui sont assignées au ministère de la santé pour 2011.
Quant à la représentante des ordres professionnels de la santé, elle a rappelé les missions de son organisation, non sans fustiger des fléaux qui sont une menace pour la crédibilité des professions sanitaires et la sécurisation des populations. Parmi les fléaux cités, elle a indexé l’exercice illégal de la profession médicale. Elle a par ailleurs demandé au ministre un appui dans la mise en valeur de la parcelle de terrain attribuée aux ordres.
Le représentant de la Fenascom s’est, en ce qui le concerne, réjoui de certaines actions entreprises par le département pour le bien- être de la population comme la gratuité des Arv, de la césarienne, etc.
Le représentant du syndicat national de la santé et de l’action sociale, Pr. Mamady Kané, a pour sa part, pointé certains évènements qui ont marqué l’année 2010 pour les travailleurs sur le plan syndical.
Dans sa réponse, le ministre de la santé, Dr Badra Alou Macalou, a remercié les uns et les autres pour les vœux qu’ils ont bien voulu formuler, d’une part pour la réussite de leur cause commune, la lutte pour un mieux-être physique, mental et social du citoyen, et d’autre part, pour lui-même et pour sa famille. En retour, il a formulé, en ce début du nouvel an 2011, ses vœux de bonne santé, de bonheur, de longévité et de réussite pour chacun. Il a, à son tour, rappelé qu’au cours de l’année 2010, le ministère de la santé, grâce aux efforts de l’ensemble des travailleurs, a réussi des avancées en matière de renforcement des capacités, d’extension de la couverture sanitaire et d’amélioration de la qualité des soins.
Pour lui, il est opportun de noter que la participation active de tous les acteurs du développement sanitaire a permis d’obtenir des résultats encourageants en 2010.Il a ainsi félicité chacun pour la part qu’il a prise à cette réussite en donnant le meilleur de lui-même.
Toujours dans cet esprit, il a remercié les partenaires techniques et financiers du ministère de la santé qui, avec leur engagement d’accompagner convenablement le département dans la mise en œuvre de ses programmes, ont contribué de façon remarquable à l’atteinte de résultats appréciables dans le domaine de la santé au Mali.
Dr. Macalou a par ailleurs souligné qu’en 2011, dans le cadre des priorités, la lutte contre le Vih/Sida se poursuivra par un contrôle approprié et un suivi des activités des Centres de conseils et de dépistage volontaires, le renforcement de la décentralisation des soins, la disponibilité et la dispensation des médicaments anti-rétroviraux.
Il en sera de même en ce qui concerne la lutte contre les maladies endémo épidémiques, la disponibilité des médicaments essentiels, des vaccins et des consommables médicaux.
En outre, il a salué le choix salutaire et louable fait par le président de la République, Amadou Toumani Touré, d’assurer l’accès gratuit des Combinaisons thérapeutiques à base d’Artémisinine (CTA) et particulièrement la forme orale, à tous les enfants de moins de 5 ans. « Nous oeuvrerons de même à la distribution gratuite de la Sulfadoxine Pyriméthamine à toutes les femmes enceintes venues en consultations prénatales et à la distribution massive et gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide dans tous les établissements de soins publics et communautaires, en vue de contribuer activement à la lutte contre le paludisme. », a assuré le ministre. Il s’agira aussi d’intensifier la pulvérisation intra domiciliaire à grande échelle, qui a commencé dans les cercles de Koulikoro et de Bla.
Le renouveau institutionnel pour la satisfaction du citoyen doit se traduire, entre autres, par la poursuite de la réforme hospitalière et l’élaboration d’une politique de lutte contre les fistules vésico-vaginales. Le renouveau doit aussi se poursuivre avec un accent particulier sur la qualité des soins, le respect de la hiérarchie, la traçabilité des dossiers médicaux et l’amélioration de l’accueil dans nos structures hospitalières. La propreté, par l’exemple celle de nos structures, des salles de consultation, de soins et d’hospitalisation, doit être constamment au centre de nos préoccupations.
Selon lui, la qualité « non convenable de l’accueil » engendre diverses conséquences dont une sous utilisation des services de santé et la perte de confiance des usagers, voire leur résignation. Ainsi, Dr. Macalou a particulièrement insisté sur la vertu de l’exemple qui veut que les chefs soient des modèles en ce qui concerne la ponctualité, la rigueur, la discipline, la propreté, la bonne tenue, l’accueil et le travail bien fait. Et de préciser : «Il convient d’avoir toujours à l’esprit que nous constituons tous ensemble une chaîne dont la force tient à la présence et à la solidité du maillon que représente chaque individu».
Par ailleurs, il partage les soucis légitimes des Ordres professionnels de la santé par rapport à l’exercice illégal de la profession médicale associé à une publicité intempestive, mensongère, et à la vente illicite des produits pharmaceutiques.
C’est pourquoi, selon lui l’Inspection de la santé a été renforcée-et le sera davantage-afin de favoriser la régularité et la fréquence raisonnable de ses missions de terrain pour obtenir un respect correct des règles d’exercice public et privé des professions sanitaires. Il en sera de même pour les Ordres professionnels de la santé qui ont été dotés de moyens logistiques pour leur permettre de remplir efficacement et avec efficience leur part de responsabilité dans le contrôle à priori et à posteriori de l’exercice des professions sanitaires.
A en croire le ministre et les syndicats de la santé, ils continueront à développer des actions pour éveiller la conscience des professionnels de la santé aux fins de les informer convenablement sur ce qu’il y a lieu de faire pour promouvoir la qualité du service que « nous attendons tous. »
Selon toujours le ministre, il n’y aura aucune des préoccupations des syndicats de la santé qui ne puisse être franchement et cordialement débattue dans le cadre de concertations mensuelles qu’il a l’intention de poursuivre avec eux.
Il a souhaité, par ailleurs, au cours de cette nouvelle année 2011, le développement de plus de cohésion, de solidarité et d’écoute dans la grande famille des travailleurs de la santé.
Boubèye Maïga
Le National 14/01/2011