Chargé du suivi et de la supervision du processus électoral, la Commission nationale indépendante(CENI) a organisé une conférence de presse pour faire part de ses activités menées pour la présidentielle 2018 mais aussi des problèmes rencontrés. C’était à la Maison de la presse, le lundi 23 juillet 2018.
La CENI est à court de moyens financiers par faute d’un Etat n’ayant pas pu mettre à sa disposition des ressources financières nécessaires pour faire convenablement ce qu’on lui a demandé. Tel est le constat amer qui ressort des explications du président de l’institution, M. Amadou Ba. Selon lui, la CENI 2017, contrairement aux précédentes, n’a bénéficié ni de frais d’installation pour les 15 membres ni d’équipements pour les démembrements.
Le problème de budget s’est posé au niveau de cette CENI, malgré plusieurs séances de discussion avec les services techniques du ministère des Finances a-t-il fait savoir. Selon le président de la CENI, suite au constat d’échec de leurs différentes rencontres, la CENI a sollicité l’arbitrage du Premier ministre le 4 juin mais sans obtenir l’espoir escompté.
De 14 milliards de FCFA de budget prévisionnel, le ministère des Finances n’a dévoilé que 3 milliards de FCFA, a dit Ba. Selon lui, la CENI a fait savoir à l’Etat que c’était dans le souci de rapprocher les bureaux de vote des électeurs et d’élever le taux de participation aux différents scrutins, car le nombre des bureaux de vote va crescendo d’année en année. Si en 1997, 2007, 2008, 2013, le nombre de bureaux de vote était respectivement de 11 500, 12 300 ; 14 200 ; 16000, le nombre a atteint 23041 en 2018.
Pour la CENI, ce nombre croissant de bureaux de vote a augmenté de facto le nombre de délégués. Et, pour sa mission de supervision, la CENI a l’obligation légale de rendre compte du déroulement du vote dans chaque bureau de vote quand on sait que c’est son rapport qui fait foi en cas de litige (article 100 de la loi électorale), a dit le président. Il dira que l’augmentation du nombre de délégués et la création de nouveaux démembrements, prescrite dans la nouvelle loi électorale, ont fortement augmenté le budget de la CENI.
De sept mille quarante un (7041) nouveaux bureaux de vote l’institution est arrivée à 7041 nouveaux délégués. « Il y a eu les commissions électorales dans les nouvelles régions, dans les nouveaux cercles, dans les communes du district érigées en commissions électorales de cercle », a dit le président de la CE NI qui compte avec ses démembrements 4788 membres permanents.
A cela s’ajoute le personnel d’appui et les agents de sécurité Malgré ces difficultés, l’engagement n’a pas faiblie. La structure a continué à mener des activités à l’intérieur comme à l’extérieur du pays dans la formation et l’encadrement de ses membres.
Fakara Faïnké