PREMIERS VIFS ECHANGES ENTRE LES JUGES ET LE CAPITAINE SANOGO

Capitaine de l'armée malienne et professeur d'anglais au Prytanée militaire de Kati, à la suite du coup d'état du 22 mars, il s'empare du pouvoir et devient président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) devenant chef de l'État selon les termes de l'ordonnance no 0001 du CNRDRE portant Acte fondamental de l’État du Mali du 26 mars 2012.

– « Je suis le général de corps Amadou Haya Sanogo, l’ancien chef d’Etat du Mali »
– « Dans l’arrêt de renvoi, vous êtes un citoyen malien et vous avez commis des crimes »
Comme attendu, le premier jour du procès du capitaine Amadou Haya Sanogo a été marqué par un vif échange entre lui et le président du tribunal hier matin à Sikasso.
Conformément à la pratique, le président du tribunal, a commencé par l’appel des accusés. Ainsi, il lança : « Amadou Haya Sanogo ». Malgré son état physique un peu détérioré, Ce dernier répond vigoureusement : « Présent », et rectifie « Je suis le général de corps Amadou Haya Sanogo, l’ancien chef d’Etat du Mali ». Malgré les applaudissements d’une partie de la salle, le procureur général réplique: « Vous n’êtes pas ici en tant que général. Dans l’arrêt de renvoi, vous êtes un citoyen malien et vous avez commis des crimes ». Un avocat de la défense réitère que Sanogo est bien général. Le procureur hurle presque : « on doit le juger avec ses autres co-accusés » et insiste enfin que « le procès mettra le temps qu’il faut pour la manifestation de la vérité » . D’autres échanges de cet acabit vendredi peuvent intervenir à la reprise du procès.
Nabila Sogoba, envoyé spécial à Sikasso