Après deux tentatives infructueuses de constituer un bloc politique pour une véritable alternance en 2018, d’abord avec le groupe de 12 partis, ensuite avec la Convention des Bâtisseurs, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a pris une décision inattendue. Celle de renoncer à être candidat et de soutenir un autre ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra, alias CMD. Dans une longue interview sur Africable Télévision, celui qui se battait pour un changement générationnel, s’est lancé dans une vaste campagne de justification de sa décision de soutenir Cheick Modibo Diarra. A-t-il réellement convaincu ? Ne s’est-il pas buté à l’iceberg du parrainage ?
C’est sans nul doute l’une des grandes surprises de cette élection Présidentielle malienne, à savoir le renoncement de Moussa Mara à être candidat au profit de Cheick Modibo Diarra. Alors que M. Mara s’était déjà déclaré candidat et se faisait passer pour la meilleure alternative pour un véritable changement, de logiciel et de système, le voilà qu’il se retire de la course pour Koulouba au profit du sexagénaire Cheick Modibo Diarra. Celui qui se dit porteur d’un projet de développement pour le Mali et dont le parti est la sixième force politique après les dernières élections communales, a préféré jeter l’éponge pour CMD. Interrogé par notre confrère Sékou Tangara sur les raisons de son renoncement, M. Mara a tant bien que mal tenté de convaincre ses nombreux fans et militants sur son choix, qui serait le plus objectif possible. Pour Moussa Mara, le retrait de sa candidature et le soutien à celle de CMD n’est ni un manque d’ambitions, ni un manque de parrainage, encore moins un renoncement à son combat générationnel, mais qu’il procède du respect de l’une des résolutions du dernier congrès de YELEMA tenu en novembre dernier à Mopti. Pour M. Mara le congrès qui est la plus grande instance du parti, a instruit au Comité Exécutif Central du parti de réunir toutes les conditions pour une véritable alternance et un véritable changement, même si cela devrait nécessiter le renoncement pour YELEMA à être candidat. Il dit avoir fait deux regroupements politiques, d’abord le groupe de 12 partis avec entre autres Aliou Boubacar Diallo, Cheick Modibo Diarra, Modibo Koné, Djigué, et que faute de consensus ce premier groupe est allé à vau l’eau. Ensuite, il a adhéré à la Convention des Bâtisseurs avec entre autres Modibo Sidibé, Housseni Amion Guindo, Hamadoun Touré, Moussa Sinko Coulibaly, Clément Mahamadou Dembélé, Dramane Dembélé. Et d’après ses dires, ce regroupement était plus celui du deuxième tour, parce que beaucoup s’étaient déjà déclaré candidats au premier tour et que Housseni Amion Guindo avait déjà déposé son dossier de candidature. C’est enfin la troisième et la dernière tentative qui lui a semblé être la bonne, celle de se mettre ensemble avec CMD et Konimba Sidibé pour réaliser l’alternance tant souhaitée par le peuple. Ce groupe qui est composé de YELEMA, du RpDM et du MODEC, a décidé de jeter son dévolu sur l’ancien Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Pour Moussa Mara, le choix de CMD a été non seulement suscité par le Forum des organisations de la Société Civile, mais aussi et surtout a été la conséquence de ses longues tournées à l’intérieur et à l’extérieur du Mali. Pour lui, durant ses déplacements, nombreux étaient les Maliens qui ont émis le souhait de voir ensemble Moussa Mara, Oumar Mariko, Zoumana Sacko et Cheick Modibo Diarra parce qu’étant ceux qui incarnent la vertu et le changement. Et parmi ces quatre, c’est le nom de Cheick Modibo Diarra qui est revenu fréquemment. Moussa Mara dit non seulement croire en la capacité de rassemblement de CMD, mais aussi et surtout en sa qualité d’homme d’Etat ayant fait ses preuves et qui incarne le changement.
Youssouf Sissoko