PREDATION FONCIÈRE: Binta Diané Séméga séjourne à Bolé 

Le tribunal de Grande Instance de la Commune VI du district de Bamako vient de mettre la main sur une des prédatrices foncières qui a longtemps fait des victimes dans le rang des populations les plus pauvres à Koulikoro et dans la capitale Bamako. Il s’agit de la patronne de l’Agence immobilière Badiallo Sarl, Binta Diané Semega qui séjourne depuis le vendredi 11 juillet 2022, à la prison pour femmes de Bolé.

Binta Diané Semega, ce nom est enregistré dans le mémoire collective de la commune de Méguétan, région de Koulikoro. Dans cette localité, la patronne de l’agence immobilière Badiallo Sarl a fait des victimes dans près de 25 villages. Elle était le pire cauchemar des pauvres citoyens qui ont mis beaucoup de temps et d’énergie pour rassembler de l’argent afin de se procurer une parcelle à usage d’habitation.

L’intouchable dame qui collaborait et avait toujours une porte de sortie après ses forfaits vient d’être mise à genou par un juge du tribunal de Grande Instance de la Commune VI du district de Bamako en entendant son jugement.

Qui l’aurait cru ?

Longtemps en bras de fer avec la société Cissé immobilière et frères, celle qui s’est rendue redoutable dans les affaires foncières vient de mordre le carreau dans cette affaire pendante devant le tribunal, après avoir démoli des réalisations de grande valeur sur le site litigieux.

Si la directrice générale de la société Badiallo Sarl s’était prévalue d’une grosse de jugement à travers le vaste réseau de trafic qu’elle s’était construite, les juges du Tribunal de la Commune VI ont décidé d’y mettre un terme. Avec ce mandat de dépôt, des recherches approfondies peuvent être menées en toute tranquillité sans risque de fuite ou de falsification de document qui sied très bien à ce réseau mafieux.

Dans le cas des 25 villages de Méguétan, forte qu’elle est, le maire et les propriétaires coutumiers des terres dans la région de Koulikoro s’étaient impuissamment résignés à la laisser faire. Telle la maitresse des cieux, elle était en possession des documents dont personne, ni les autorités coutumières, ni le domaine foncier du Mali encore moins la mairie de Koulikoro, ne connaissaient la provenance. Mieux encore, en 2021, le tribunal de Koulikoro l’avait mise en garde dans ses agissements en ordonnant la démolition de plusieurs édifices qu’elle avait réalisés sur des espaces spoliés. Le problème avait mobilisé plusieurs chefs de villages de la commune du Méguétan.

Selon nos informations, dans sa course folle à la terre, elle avait même tenté de d’accaparer des terres dans la forêt classée de la Faya. Elle a continué ses agissements en dépit de multiples mises en garde des villageois jouissant d’un droit coutumier à la périphérie.

Pour infos, toute cette affaire a commencé quand la patronne s’est prévalue d’une grosse de jugement à lui délivrée par la justice de Kati. Une décision qui laisse à désirer. Le site qui se trouve dans la Commune VI, donne la compétence territoriale au Tribunal de Grande Instance de la Commune VI d’intervenir. Ce fut le cas et la dame se trouve désormais entre les quatre murs de la prison pour femme de Bolé. Pour l’heure, les populations de Koulikoro attendent qu’on leur rende justice.

Rédaction