Pr. SARFATI APRES L’OPERATION : « Tout était parfait »

Après avoir opéré avec le patient d’une tumeur de la tyroïde intra-thoracique, le Pr. Emile Sarfati ne cache pas son optimisme pour gérer des cas similaires en Afrique. Nous l’avons rencontré sur le bien-fondé d’une telle opération à la Polyclinique Pasteur de Bamako.

Emile Sarfati : Je m’appelle Emile Sarfati. Je suis le chef de service chirurgie générale et digestive de l’hôpital Saint-Louis de Paris. Je suis venu à Bamako pour opérer un patient qui est venu à Paris pour se faire opérer d’une intervention relativement importante et qui n’avait pas les moyens de se faire opérer à Paris. Je lui ai donc proposé de venir l’opérer dans son pays parce que j’ai l’habitude de faire des opérations en Afrique (Mauritanie, Congo, etc.). L’opération s’est très bien passée. J’ai eu la chance de pouvoir l’opérer à la Polyclinique Pasteur qui a mis à disposition ses locaux et son matériel pour le patient et pour moi. Tout était parfait. J’avais tout ce qu’il fallait pour opérer le malade.

Est-ce que c’est le début d’un partenariat entre la clinique Pasteur et l’hôpital Saint-Louis de Paris ?
Justement, on est en train de discuter de ça. On est en train de chercher des solutions pour pouvoir travailler ensemble. Notre but à tous, c’est de travailler ensemble pour vous rendre service, nous rendre service aussi, et la collaboration entre les deux pays. En chirurgie comme en médecine, le travail consiste à opérer, traiter les malades, mais aussi à former en même temps. J’ai des conseils à donner aux Maliens. Dans l’établissement où j’ai opéré, les choses me paraissent déjà convenables. Le conseil, c’est d’améliorer le plateau technique, et de penser qu’on est en Afrique et qu’il faut améliorer le plateau technique avec cet argument on est en Afrique. Il faut adapter les choses à l’Afrique.

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MAMADOU KALOGA : Une nouvelle jeunesse aux termes de la convalescence
« C’est ma fille en France qui m’a amené à l’hôpital Saint-Louis de Paris où on a rencontré le chirurgien Emile Sarfati. C’est quelqu’un qui est tellement sollicité que pour avoir accès à lui, il te faut trois mois de rendez-vous. Au cours de notre entretien, il m’a demandé si je connaissais des frères de la première Dame, Kéita Aminata Maïga. Il m’a informé que celle-ci venait de le quitter il n’y a pas longtemps. Quand il s’est rendu compte que je connaissais bien la famille de la première Dame, il m’a dit qu’il va me prendre en urgence. La consultation a prouvé que cette tumeur de la tyroïde intra-thoracique était une excroissance qui risque, si elle n’est pas prise en charge maintenant, d’entraîner des difficultés respiratoires. Le coup de l’opération n’était pas supportable pour nous en France. C’est là où M. Sarfati nous a dit qu’il est disposé à venir faire l’opération en Afrique, au Mali ou en Mauritanie. Finalement, c’est la Mauritanie qui fut retenue. Rentré au Mali, j’avais commencé à me préparer pour ça. J’avais même fait des réservations en Mauritanie, quand le médecin m’a appelé pour dire qu’au lieu de la Mauritanie, il viendra au Mali. Il est rentré en contact avec l’oncle du PGD de la Polyclinique Pasteur. Cet oncle est installé en Mauritanie, et c’est lui qui a pris contact avec le PDG de la clinique Pasteur Ben Baba. Le Pr. Sarfati m’a dit qu’il sera au Mali le jeudi 23 février afin de réaliser l’opération le samedi. Comme convenu, il est venu au jour indiqué et l’opération a été faite le samedi. Tout s’est bien passé. Je remercie vivement M. Sarfati et la clinique Pasteur. Un médecin m’avait dit que je traine ce mal depuis 25 ans », nous a expliqué le patient Kaloga sur son lit à la Polyclinique Pasteur lundi dernier.
L’homme, du haut de ses 74 ans n’a pu s’empêcher d’écraser quelques larmes au passage pour cette belle conjugaison de la bienfaisance entre ce médecin émérite et la Polyclinique Pasteur qui lui a permis de se débarrasser de cette lourde tumeur.
Les goitres thyroïdiens sont définis comme une hypertrophie de la glande thyroïde (classiquement au-dessus de 25 ml). Cette augmentation de volume de la glande peut être homogène comme par exemple dans le cas de la maladie de Basedow ou hétérogène à cause de la croissance d’un ou de multiples nodules thyroïdiens. Dans ce dernier cas, on parle de goitre multi-nodulaire.
A cause de leur augmentation de volume, les goitres thyroïdiens peuvent avoir un retentissement locorégional : gène cervicale, troubles de la déglutition, rarement des douleurs, modification de la voix et dans certains cas dyspnée d’effort par compression et refoulement trachéal. C’est le développement intra-thoracique des goitres thyroïdiens qui est souvent la cause de compression trachéale.
En cas d’augmentation brutale du volume du goitre à cause d’un saignement d’un des nodules, il peut exister une compression trachéale brutale avec une dyspnée aigüe.
A. M. C.