Personne ne peut nier aujourd’hui les qualités d’homme d’Etat du Président de la République Dioncounda Traoré. De par la grande capacité d’écoute dont il fait montre comme les consultations qu’il mène en vue de mettre en place le gouvernement d’union nationale et les nouveaux organes de la transition, il est celui à même de diriger la transition politique au Mali, à unifier le pays et à conduire aux élections libres justes et transparentes. L’écoute et la considération ne sont-elles pas des valeurs partagées par l’ensemble des Maliens ? C’est ce que fait le Président de la République Dioncounda Traoré en procédant dès son arrivée à diverses consultations et à tous les niveaux, pour la mise en place des nouveaux organes de la transition. Invitées par le Chef de l’Etat, toutes les composantes de la société ont eu à dire leur mot sur la conduite de la transition. Des leaders religieux et coutumiers en passant par les organisations de la société civile et les partis politiques. Tous sans exception ont été écoutés par le Président de la République. Presqu’une première au Mali, en tout cas de par la manière dont les choses se passent.
A l’opposé du chef de l’Etat, il y a le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra dont la démarche depuis son arrivée aux affaires est loin d’être rassembleur. Lors de la composition de son équipe qu’il pense être un gouvernement d’union nationale, le navigateur interplanétaire a ignoré l’existence des politiques. « Dans mon gouvernement il y’a les gens du nord, il y’a des gens du sud, il y’a des maliens de la diaspora il y’a des maliens de l’intérieur et qu’est-ce que vous voulez encore… », a-t-il confié aux journalistes lors du débat télévisé du 28 juillet sur ses cents jours à la Primature.
Situation qui a permis de revenir à la case départ, Dioncounda lui préfère l’implication de l’ensemble des Maliens, d’une manière ou d’une autre. Certes les politiques que nous croyons responsables de nos maux sont aujourd’hui désavoués par une grande partie de l’opinion nationale. Mais force est de reconnaitre qu’ils sont incontournables dans la marche de la démocratie d’un pays. Par conséquent, il conviendrait de faire avec eux. Pendant presque 3 mois CMD et son équipe n’ont pu faire des propositions concrètes de sortie de crise. Critiqué par tous, le PM a fini par nous étaler une feuille de route qui, il faut le reconnaitre, même en 10 ans ne pourra pas nous tirer d’affaire. N’a t-il d’ailleurs pas dit que les Etats-Unis ont combattu pendant 10 ans en Afghanistan et continuent de lutter là-bas. Comme si lui devait aussi faire dix ans pour résoudre le problème malien. Dioncounda au contraire a fait des propositions concrètes qui font presque l’unanimité en tout cas de la classe intellectuelle. Des propositions salutaires pour la majorité qui aspire à un dénouement rapide de la crise.
Binta Gadiaga
Le Republicain
(07 Août 2012)