Les résultats du centre d’étude stratégique sur le co-entreprenariat sont de nature à apporter des solutions de rechange aux politiques existantes et défaillantes. Avant de s’envoler pour Conakry sur l’invitation du président de la Guinée, le Pr. Niang nous a accordé une interview sur la situation politico-sécuritaire au Mali.
Pr. Abdoulaye Niang, vous avez eu une série de rencontres dans la semaine, pouvez-vous nous dire leur objet ?
La semaine écoulée a été très riche en événements très importants qui permettront de donner espoir à la population malienne, et à travers le Mali, à l’Afrique toute entière. L’Afrique sera effectivement la région de croissance économique globale, la région de croissance démographique globale, avec un Etat du Mali prééminent dans l’Afrique et qui aura la responsabilité et l’initiative de réaliser le relèvement économique durable de l’Afrique, à travers une union d’Etats plus responsables et comptables en capacité de répondre aux besoins du citoyen. Je pense que le centre Senè d’étude stratégique sur le co-entreprenariat, a joué un rôle très important au cours des dix dernières années. Ce rôle a été reconnu par le centre d’étude stratégique pour l’Afrique, par l’unité nationale de défense américaine, qui a un programme coparrainé par l’Union européenne en l’occurrence la France, le Portugal et les Etats-Unis d’Amérique. Un rôle de recherche sur le programme de l’économie de la défense qui est aujourd’hui en stade de maturité. Je suis en possibilité de soutenir ma thèse sur le système de défense stratégique des Nations-unies. Des nations qui sont unies selon une convergence de vue pour une prospérité partagée et à un niveau négocié qui permet d’apporter la stabilité, la paix et la sécurité.
En parlant du problème du Nord, Kidal fondamentalement, quelle doit être la réponse à sa demande ?
La réponse à la demande de Kidal comme de Bougouni, San, Douentza, n’est rien d’autre que d’être dans une position de leadership de la gestion de la stratégique de globalisation de co-entreprenariat. La mondialisation des capacités de croissance économique, d’emploi dans une communauté de localité, a été faite selon une doctrine, qu’on appelle la doctrine de la découverte chrétienne des ressources naturelles. Cette doctrine applique le principe de la loi de la chrétienté qui consiste à conquérir et à dépouiller les Païens de leurs ressources, sans compensation. C’est cela qui explique la crise sociale et sécuritaire. Toute l’Afrique a été découverte selon ce principe et cette doctrine. Selon cette loi fondamentale de la chrétienté, ce que nous devons savoir, Kidal est dans la zone saharienne de la République française. La France n’est ni avec la CMA, ni le MNLA, encore moins avec le gouvernement ou le peuple malien. Nous avons donc un problème commun pour ne pas dire un ennemi commun. La solution est de laisser les communautés de la localité, regroupées au niveau du Conseil communal, en position de leadership de la stratégique de globalisation du co-entreprenariat. Ce sont les élus locaux issus de la population locale qui vont s’occuper de la stratégie de création de croissance économique et de la capacité de production de richesse, mais aussi de la définition de leur stratégie de rétention de richesse et d’emploi.
À vous entendre, on a l’impression que vous faites allusion à certaines parties de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Pensez-vous que son application puisse sortir le pays de la crise globale ?
Vous savez, vous les médias et nous les chercheurs, on se rencontre fréquemment pour la mutualisation de nos connaissance, et nous le faisons dans une certaine persévérance et droiture. Les autres, ils nous écoutent et ils travaillent avec des copies. Ils sont intellectuellement malhonnêtes et ils sont dans une léthargie intellectuelle totale, parce que le Livre Blanc, dans lequel tout est développé, se trouve sur internet. Ils ont pris la notion du principe de leadership inclusif et partagé. Mais le principe de leadership inclusif et partagé définit des parties prenantes qui sont principalement la classe politique (majorité et opposition), la communauté des affaires et la société civile. Mais eux, ils ont pris le gouvernement, la CMA et la Plate-forme. Donc, le principe de leadership inclusif et partagé à parité à 5 conseillers sur les 15 conseillers est très bon. Le problème se trouve au niveau de la représentation. On s’est rendu compte qu’en prenant pour partie le gouvernement, la Cma et la Plateforme, ils ne peuvent pas répondre à la demande du citoyen de Kidal, de celui de San tout comme de Kita. Cependant, la conférence d’entente nationale, que ça marche ou pas, nous, on va faire notre conférence et nous allons redresser les choses avec les trois groupes d’acteurs définis par le principe de leadership inclusif et partagé original.
Quand on sait que le gouvernement a cette habitude de signer des accords de partenariat avec les multinationales pour l’exploitation de nos ressources naturelles, est-ce que ce pouvoir de décision des autorités municipales sur les mêmes ressources ne va pas entraîner un conflit d’intérêt avec l’exécutif ?
Il y a une chose que les gens ne voient pas. Le Conseil de sécurité des Nations-unies a beaucoup insisté sur trois mots clés : prééminence, responsabilité et initiative. Ils nous ont forcés à aller aux principes de leadership inclusif et partagé que nous avons développé au centre Senè d’étude. Tu ne peux pas implanter une unité d’exploitation d’or dans une localité, sans que la communauté de la localité ne soit pas en demande de cette unité. Nous allons désormais respecter la constitution dont l’article 13 donne la garantie de droit de propriété aux communautés de la localité. Nous allons respecter l’article 43 de la loi portant code domanial 2000 qui garantit le titre de propriété des terres. Donc, tous ces singes qui ont eu 100 à 200 hectares, ces terres-là vont retourner à la communauté de la localité. Leur stratégie de production de richesse, d’emploi et rétention de richesse, dira tout simplement : venez développer davantage notre capacité de création de croissance économique. À condition que vous laissez 5% de capacité de rétention de richesse à nous, population de la localité, 40% ouverts à tous les Maliens y compris nous aussi ; 40% pour les supposés souverains de nos terres. Donc, nous retournons aux communautés de la localité ce leadership de gestion de la stratégie de globalisation et du co-entreprenariat. En ce moment, ce n’est que de l’argent résiduel qui va au niveau de ceux qui sont assis à Bamako. Vous avez donc intérêt à retourner dans vos communes parce que c’est là que le pouvoir va se trouver. C’est là où la richesse est créée et il n’y aura pas un Bakary Togola pour venir prendre 200 hectares à une communauté de la localité. Il faut qu’il soit là-bas pour le développer. Même s’il le développe, il faudrait que ce soit selon le standard défini par le principe de leadership inclusif et partagé.
Parlant de la conférence d’entente nationale, comment voyez-vous l’atmosphère quand on sait que les parties prenantes ne sont pas celles que vous préconisez dans le cadre de vos recherches ?
Ils ne nous ont pas invités, mais nous avons eu une alliance de taille la semaine dernière. Nous avons rencontré à sa demande le directoire de l’Adema association qui est la gardienne de l’ère démocratique au temps de François Mitterrand, qui a siégé pendant ces 25 dernières années tout en étalant son degré d’incompétence. Nous sommes auteurs pour l’Afrique et le printemps arabe, pour une nouvelle ère d’espoir démocratique. Mais, nous ne voulons pas encaisser de la rue qui enlève un dictateur comme Ben Ali, Moubarak et Kadhafi. Nous avons donc mis en place la Coordination nationale de veille stratégique et citoyenne qui va être un réseau africain en utilisant la désobéissance civile avec méthode et stratégie. Avec celui qui est venu par hasard, parce que nous nous sommes trompés sur sa personne, il est avéré que l’administration que nous avons aujourd’hui est d’une déviation comportementale par rapport à l’intégrité et à la finance publique. Il n’y a plus de doute là-dessus, on ne peut plus attendre 5 ans pour le supporter. Tu as pris quelqu’un pour faire un travail, il ne le fait pas bien, tu le rectifies. On va le rectifier à partir du 1er juillet 2017. Nous voulons juste dire que si le président fait la conférence comme il l’a annoncé, le 1er janvier 2017, il n’y aura pas de problème. Mais comme le président François Holland sait rétropédaler, le président Ibrahim Boubacar Kéïta, s’il le fait, nous, on le rectifiera. Nous sommes aujourd’hui tous comptables de tous les morts parce qu’ils ne devraient pas mourir. Nous ne voulons pas que ce que les militaires font en Côte d’Ivoire, qu’ils viennent le faire au Mali en période de guerre. L’engagement que nous avons pris au terme de notre rencontre avec l’Adema association, c’est que cette conférence d’entente nationale va être le point final à cette honte de choc que François Holland et IBK ont envoyé au peuple malien. À partir du 1er mars, nous invitons tout le monde à des séances, des ateliers ou à des séminaires d’initiation aux principes de leadership inclusif et partagé.
Propos recueillis par Gabriel TIENOU
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