Danang (Vietnam) – Le président russe Vladimir Poutine a qualifié samedi d' »attaque contre la liberté d’expression » l’obligation faite à la chaîne de télévision russe RT de s’enregistrer comme « agent de l’étranger » aux Etats-Unis, promettant une « riposte ».
« L’attaque contre nos médias est une attaque contre la liberté d’expression », a déclaré M. Poutine, lors d’une conférence de presse à Danang au Vietnam, à l’issue du forum de l’Asie-Pacifique (Apec).
« Nous devrons absolument riposter, et ce sera une riposte similaire », a-t-il assuré.
Les autorités américaines ont souvent accusé RT et l’agence de presse Sputnik, contrôlées par l’Etat russe et qui émettent en plusieurs langues, de relayer la propagande du Kremlin et les soupçonnent d’avoir tenté d’influer sur la campagne pour l’élection présidentielle de 2016.
Jeudi, RT a fait savoir qu’elle allait s’enregistrer en tant qu' »agent de l’étranger » aux Etats-Unis, se soumettant à la loi dite FARA (Foreign agents registration act) qui oblige toute société représentant un pays ou une organisation étrangère à rendre régulièrement des comptes aux autorités américaines concernant ses relations avec cet Etat ou cette institution sous peine de voir ses comptes gelés.
« Il n’y a aucune preuve confirmant une ingérence de nos médias dans la campagne électorale » aux Etats-Unis, a insisté Vladimir Poutine.
« Les médias ne font que donner leur point de vue (…), on peut contester ce point de vue, mais non pas en ordonnant la dissolution de ces médias ou en créant des conditions qui rendent impossibles leurs activités », a souligné le président russe, en accusant les Etats-Unis d’avoir « choisi l’option de la dissolution ».
« La riposte sera adéquate, similaire », a-t-il réitéré.
Moscou a dénoncé à plusieurs reprises la « pression inédite » subie par les médias russes aux Etats-Unis, menaçant les médias américains opérant en Russie d’y imposer en retour de nouvelles restrictions à leurs activités. Seraient notamment concernés Voice of America et Radio Free Europe/Radio Liberty, deux radios financées par le Congrès américain.
(©AFP / 11 novembre 2017 12h51)