Difficile d’estimer leur nombre. Les Toubous, ceux qui habitent le Tibesti en langue Kanembou, vivent dans cet immense massif au nord du Tchad, dans l’est du Niger et les oasis du sud libyen de Koufra et de Seb’Ha.
Pour la chercheuse Monique Brandy, qui a effectué son premier périple dans la zone il y a cinquante ans, le manque d’autorité et les différences culturelles entre arabes et toubous expliquent les troubles actuels.
« Pendant tout le temps de Kadhafi, il y avait des conflits, des accrochages. Là, il n’y a pas une autorité globale du pays. Chacun essaie de s’en approprier une partie ».
Contrairement aux Touaregs, les Toubous ne dépendent pas d’un chef et chaque famille est donc en droit de prendre ses propres décisions, explique Catherine Baroin, chercheuse au CNRS.
« Il y a des problèmes à l’heure actuelle en Libye, mais il y en a eu dans le nord du Tchad pendant plusieurs décennies. Il y en a eu avant la colonisation. On est toujours sur le qui-vive en pays toubou. Ils sont beaucoup plus autonomes, mais assujettis à la volonté d’un chef. Même si apparemment, les Toubous sont derrière un chef en Libye, ça ne veut pas dire que cela représente une autorité susceptible de durer sur le long terme ».
Le chef toubou de Seb’ha, Issa Abdelmajid Mansour qui dénonce un plan de nettoyage ethnique visant sa tribu, brandit la menace séparatiste.
Rfi 30/03/2012