Comme elle l’a nommé « Diadé » c’est-à-dire l’enfant du plaisir, cette pratique avait poussé de nombreuses jeunes filles à faire des enfants avec leurs petits amis sans penser aux conséquences. Si dans les milieux défavorisés, faire un enfant hors mariage n’est pas considéré comme impardonnable, dans les milieux plus aisés, faire un enfant hors mariage, équivaut à ternir l’image de toute la famille.
Suivant nos investigations et des témoignages, il est bien qu’une jeune fille ait son enfant hors mariage, « Si une fille a un déjà un enfant, je suis sûr qu’elle pourra me faire des enfants plus tard », a déclaré Moussa, un jeune mécanicien à Lafiabougou. Devenir fille mère, est accidentel chez certaines filles qui, malencontreusement, font un mauvais calcul du cycle menstruel.
Tel a été le cas de Mariam, une jeune étudiante, mère d’un petit garçon de 2 ans. Quant à Modibo dit Van, il a expliqué qu’il a fait exprès de tromper la vigilance de sa copine pour qu’elle lui fasse un enfant : c’est un moyen, aux dires du jeune homme, de s’assurer que sa petite amie ne le laisserait pas pour un autre. La cupidité, la démission des parents sont d’autres facteurs qui ont contribué à l’augmentation des filles-mères, nous a raconté Mme Yattassaye, enseignante, grand-mère et mère de famille. Etre fille mère peut être un obstacle à s’intégrer dans la société, le regard des autres vous renvoie à une moralité légère souligne M. Traoré, un sociologue à la retraite à Korofina.
Khadydiatou Sanogo
Le Républicain 29/03/2011
