Pourquoi ronfle-t-on ?

Il est parfois compliqué de comprendre d’où vient le ronflement. Mais certains facteurs peuvent l’expliquer.

«Arrête de ronfler», «tu fais trop de bruit», «je n’ai pas réussi à dormir de la nuit». Quel ronfleur n’a jamais entendu ces remarques? Ces bruits nocturnes, objets de moqueries, sont souvent très handicapants, notamment au sein d’un couple. Et pour cause… le niveau sonore des ronflements peut atteindre 100 décibels, soit le vrombissement d’un camion qui passe dans la rue.

«Les ronflements sont liés à une mauvaise tonicité des muscles en général», explique le Dr Jean-Noël Prevost, médecin spécialiste du sommeil au CHU de Caen. Le voile du palais, la luette et la langue, organes du fond de la bouche, se relâchent parfois durant le sommeil profond. Ils obstruent alors les voies respiratoires. L’air a davantage de mal à traverser la gorge, ce qui fait vibrer le pharynx (carrefour entre les voies aériennes et digestives), et provoque ce bruit si particulier.

L’hérédité en cause?

Le ronflement est souvent banal: un peu plus de 30% des adultes ronflent régulièrement. Et plus l’on avance en âge, plus l’on est concerné. «Ce n’est pas une maladie, mais c’est plutôt un vieillissement de l’organisme», éclaire le Dr Jean-Noël Prevost.

D’autres se défendent en arguant qu’ils font partie d’une famille de ronfleurs. Certaines caractéristiques morphologiques (tour du cou par exemple), communes à une même famille peuvent entrer en ligne de compte. En revanche, il n’existe pas de gènes directement responsables du ronflement.

 Alcool, tabac et médicaments

Il est également fréquent de ronfler après avoir bu, «car l’alcool diminue le tonus des muscles, en particulier ceux de la gorge» poursuit le médecin. Le tabac, les maladies ORL ou encore certains médicaments (benzodiazépines) peuvent enfin être à l’origine de ces nuisances nocturnes. Il est donc possible de modifier ses habitudes de vie: arrêter de fumer, éviter la consommation d’alcool (surtout le soir), perdre du poids, arrêter certains médicaments et éviter de dormir sur le dos, car la position favorise les ronflements.

Parfois, ces conseils d’hygiène ne suffisent pas. Un spécialiste du sommeil ou un ORL peuvent mettre en place des traitements adaptés: port de gouttières pendant la nuit afin d’éviter que la langue ne tombe en arrière ou intervention chirurgicale sur le voile du palais.

L’apnée du sommeil

Attention, les ronflements peuvent être les premiers symptômes d’une maladie: «lorsqu’un enfant ronfle, ce n’est pas normal», souligne le Dr Jean-Noël Prevost. Chez les plus jeunes, ces nuisances sonores sont souvent liées à une augmentation de volume des amygdales, qui viennent gêner la respiration pendant la nuit. Le retrait de ces organes peut alors être prescrit.

De même, «lorsque les ronflements sont accompagnés d’un sentiment de sommeil non récupérateur, avec des somnolences pendant la journée ou des réveils fréquents la nuit, cela peut laisser présager une apnée du sommeil», explique le Dr Jean-Noël Prevost. Près de la moitié des ronfleurs sont à risque d’être atteints par cette pathologie du sommeil. Le surpoids, l’âge et le sexe sont des facteurs aggravants de cette maladie. Dans tous les cas, un ronflement accompagné d’autres symptômes, nécessite une prise de rendez-vous avec un spécialiste du sommeil.

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