On se demandait l’année dernière si les organisateurs pouvaient être bien inspirés en initiant une telle manifestation. Tant le projet était novateur et avait acquis l’adhésion des populations de la localité. L’association « Mali Art Promotion », présidée par Mamadou Cissé, en partenariat avec l’Office de développement riz de Sélingué (ODRS), ont eu l’idée géniale de créer une manifestation de haute portée artistique et culturelle : le Festival international de Sélingué, dénommé « Urban Music & Mode ». Selon les professionnels de la culture, il s’agit d’un projet novateur qui vise à promouvoir la musique et la mode, en contribuant au développement culturel et économique de Sélingué.
Pour sa 2e édition, prévue début mars 2012, de grosses inquiétudes planent sur l’organisation, et rien n’indique que les populations du Sankarani (fleuve qui traverse Sélingué) se retrouveront cette année pour revisiter leur patrimoine. Car, depuis quelques temps des divergences persistent entre les organisateurs, les artistes et certains prestataires de la 1re édition.
La révélation nous a été faite par l’artiste Issiaka Bah dit Amkoullel, précédemment directeur du festival. « J’ai été poignardé dans le dos par mes anciens partenaires. En tant que salarié du festival je cours derrière mon du depuis plus de 7 mois. La direction du festival me dois plus de 2 millions de F CFA », révèle l’ex directeur du Festival international de Sélingué, qui se dit trahi par Mamadou Cissé et Salif Telly.
Pis, plus d’une dizaine d’artistes qui se sont produits sur scène en mars dernier pendant la 1re édition, n’ont pas encore touché leur cachet. C’est le cas, entre autres, du groupe « Dog Men-J », les animateurs Dj Mopao et Virus, l’humoriste « Paracétamol », les 10 mannequins qui ont défilé pendant le festival, etc.
Pour l’ancien directeur du Festival de Sélingué, il est inadmissible d’organiser la 2e édition sans régler les factures de ceux qui se sont donnés à fond pour la naissance de cette manifestation. Déterminé à être dans ses droits, Amkoullel est formel sur une action en justice dans les jours à venir. « J’ai associé mon image à cet événement, j’ai investi mon énergie, mon savoir-faire culturel et mon argent personnel. Je ne demande qu’à être remboursé… Au cas contraire, je me servirai des recours légaux… » nous a déclaré l’artiste Amkoullel, qui se dit surpris par ce coup de poignard de ses associés.
Joint au téléphone, les promoteurs du festival font dans la diversion. Et Mamadou Cissé (l’un des promoteurs) de nous répondre sèchement : « Ecoutez-moi bien, je ne dois rien à Amkoullel ! Ok ? ». « Je n’ai pas le temps pour ces questions », renchérit-il dans une arrogance qui ne dit pas son nom. Très vite, notre interlocuteur nous a raccrochés au nez. Sans doute, si le promoteur du Festival, non moins administrateur à l’agence « Média plus Communication » est aussi agité lorsqu’il est interrogé sur le sujet, c’est qu’il se reproche véritablement quelque chose. Et son comportement confirme la révélation faite par Amkoullel qu’il est « intouchable » selon lui. « « Convoquez-moi là où vous voulez. Ce n’est pas une petite affaire de quelques millions qui va m’effrayer », avait défié l’administrateur de « Média plus Communication ». Ses anciens partenaires au ministère de la Culture dans le domaine des manifestations artistiques en son et lumière, en savent mieux sur son comportement peu crédible. Un des fonctionnaires de la culture est formel : « Cissé n’a jamais respecté ses engagements avec ses partenaires… »
Issa Fakaba Sissoko
L’ Indicateur Du Renouveau 28/09/2012