Selon des historiens crédibles, Azawad n’est rien d’autre qu’une petite bande de terre, en somme une enclave, se trouvant entre Tombouctou et Araouane, une localité située à un jet de pierre de la Cité des 333 Saints.
A moins qu’une telle attitude ne relève tout simplement que d’un cas de psychopathologie. A regarder le film «Kidal respire le Mali», du jeune réalisateur touareg Sidi Almehdi Ag Albaka, dont le père (paix à son âme !) a été sauvagement assassiné parce que tout simplement son métier l’avait amené à filmer la réalité, l’on est conforté à l’idée que l’histoire du MNLA n’est rien de moins qu’un grossier montage.
C’est celle d’une poignée de flibustiers du désert, forts de soutiens occultes et profitant de la déstabilisation de la Libye par Sakozy et compagnie, qui ont servi de cheval de Troie aux narco-jihadistes d’AQMI et du MUJAO, aidés par l’internationale du crime organisé, pour agresser l’Etat souverain du Mali.
Dire qu’ils revendiquent les deux tiers du territoire national, au nom d’une communauté dont l’écrasante n’aspire qu’à vivre en bonne intelligence avec les autres composantes de la société malienne, comme peuvent en témoigner à suffisance maintes séquences du film «Kidal respire le Mali!». Il est vrai que le ridicule ne tue pas.
Dire aussi que ce sont des responsables des groupes armés qui devraient plutôt avoir leur place à la barre devant la Cour Pénale Internationale (CPI), pour répondre de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, plutôt que de se retrouver dans la position confortable de donneurs de leçons à la faveur des pourparlers inclusifs d’Alger!
N’oublions pas que ce sont eux, de concert avec leurs alliés de circonstance, qui ont massacré la centaine de soldats d’Aguelhok, désarmés, à court de munitions, en flagrante violation des principes du droit humanitaire international. Ne sont-ce pas aussi les éléments du MNLA qui ont commis des violations massives des droits de l’homme après la prise de Gao, à travers des viols collectifs de femmes et de jeunes fille, la destruction d’édifices publics, y compris les formations sanitaires, le pillage des banques, entre autres crimes odieux?
N’ont-ils pas encore compris que le vent est en train de tourner en leur défaveur? Et pourtant, il y a plus qu’un frémissement dans ce sens, avec les derniers événements du Burkina Faso, qui ont vu leur parrain, Blaise Compaoré, prendre ses jambes à son cou, sans attendre son reste, devant une lame de fond populaire.
On raconte que, devant la nouvelle tournure des événements, des grottos du MNLA, qui étaient nourris, logés et blanchis aux frais du «beau Blaise» – appellation des Ouagalaises dans les années 80 – qui s’est subitement retrouvé dans de sales beaux draps, ont quitté en catimini le pays des hommes intègres en troquant turbans et boubous contre jeans, casquettes et baskets.
Un malheur ne venant jamais seul, tout indique que le soutien de la France, qui semble revenir à la raison, n’est plus aussi vigoureux que par le passé. Par ailleurs, les aventuriers du MNLA et compagnie seraient bien inspirés de se convaincre que ceux qu’on nomme les pays du champ, l’Algérie en tête, ne vont jamais accepter qu’un fâcheux précédent soit posé avec la création d’un surréaliste Etat de l’Azawad, à leurs portes.
Ils seraient tout aussi bien inspirés d’abandonner des positions aussi puériles que suicidaires, pour faire des propositions responsables et réalistes, à même de faire avancer le dossier.
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 2014-11-28 00:17:15