« Le bureau politique national de la Cnas/Faso-Hèrè condamne les propos injustes, injustifiables et inacceptables du ministre Jean-Yves Le Drian enjoignant au gouvernement malien de conclure en janvier 2015 les pourparlers d’Alger et cherchant à justifier la libération du terroriste Wassoudène comme étant la contrepartie normale de l’opération Serval.
La Cnas/Faso-Hèrè apprécie à sa juste valeur la franchise du ministre français lorsque celui-ci avoue qu’avant l’opération Serval il ne connaissait rien de l’Afrique.
Par contre, la Cnas/Faso-Hèrè relève que le ministre français, fidèle à son soutien à peine voilé aux séparatistes et à leurs associés jihadistes, a une mémoire plutôt sélective. En effet, d’une part, Monsieur Le Drian semble très bien se souvenir du vieux projet colonialiste visant à créer la soi-disant OCRS (Organisation commune des régions sahariennes) pour, sous le couvert des pourparlers d’Alger, amputer notre pays de sa région Nord abusivement revendiquée aujourd’hui par ses protégés séparatistes et jihadistes sous l’appellation fantasmagorique d’Azawad. Or le pré-accord d’Alger que le gouvernement malien reçoit injonction de signer dans la précipitation et contre l’avis quasi-unanime et les intérêts bien compris de notre peuple ressemble étrangement au projet criminel de l’OCRS ramené – pour le moment ? – à la partie Nord de l’Etat malien.
Mais, d’autre part, le ministre Jean-Yves Le Drian ne semble pas se souvenir que la libération de la France par les troupes alliées en 1944 n’a pas pour autant donner aux Etats-Unis d’Amérique le droit d’adresser des ultimatums au gouvernement français et d’exiger l’autonomie, a fortiori l’indépendance pour la Corse, la Bretagne ou l’Alsace-Lorraine.
Le bureau politique national de la Cnas/Faso-Hèrè rappelle au ministre français qu’un partenariat gagnant-gagnant entre la France et le Mali suppose le respect mutuel et la non ingérence dans les affaires intérieures, tous principes généralement reconnus dans les relations internationales.
Tout en réaffirmant son soutien à une solution politique basée sur le dialogue intra et intercommunautaire, la Cnas/Faso-Hèrè réitère son rejet catégorique du pré-accord d’Alger et met en garde le président de la République et son gouvernement contre la signature d’un tel document que le peuple malien et même le Parlement contrôlé par la majorité présidentielle ont désavoué, car mettant fin au caractère républicain, démocratique, laïc, et unitaire de l’Etat malien et menaçant l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali ».