POUR UNE TRANSITION REUSSIE   Il faut mettre fin à l’impunité et cultiver l’excellence   «Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué», nous dit la sagesse. Il faut d’abord savoir et pouvoir arracher le pouvoir au régime en place. On peut savoir vaincre sans pouvoir vaincre. Le rouleau compresseur populaire en marche est une bonne approche, parce que c’est le peuple qui reprend sa souveraineté qui est au-dessus de toutes les institutions.  

C’est cette souveraineté populaire qui légitime le passage à une 4e République. Quand le peuple est floué, il conteste la légalité et la légitimité de ceux auxquels il a confié le pouvoir. Cette contestation populaire du pouvoir qui regroupe toutes les composantes du peuple, a l’inconvénient d’être hétéroclite. D’où l’impérieuse nécessité de vigilance des forces progressistes pour éviter désordre et récupération.

Une fois ce régime chassé, arrive la mise en place de nouvelles institutions comme un Conseil national de transition (CNT) qui va négocier avec la classe politique et les forces vives un gouvernement d’union nationale de sauvetage du pays ; une Assemblée législative de transition. Cheick Oumar Sissoko avait déjà abordé la constitution de cette assemblée en 2018.

Ces institutions de transition doivent avoir comme mission d’œuvrer de façon efficiente à consolider le nouveau pouvoir populaire en évitant le gauchisme et le populisme. Il faut gagner du temps, des voies et moyens de consolider le nouveau pouvoir qui sera sous toutes sortes de formes de pressions internes et externes. C’est une question d’intelligence stratégique. Il faut donc savoir et pouvoir stabiliser le pays par la réalisation de l’unité nationale sur les objectifs de sauvetage de la patrie ; l’amélioration de la sécurité des personnes et des biens ; la relance de l’économie au niveau national, mais aussi et surtout au niveau local.

Autrement, pour sortir notre pays de la crise multidimensionnelle il faut rétablir l’intégrité territoriale ; rétablir la paix et la sécurité ; mettre en place des Institutions de la 4e République qui doit être l’objectif final de la transition.

Comme moyens, il faut exploiter les existants économiques, financiers, sociaux, humains etc. à exploiter judicieusement à travers une politique d’auto ajustement axée sur un développement endogène. Il faut aussi exploiter les ressources naturelles de façon efficiente comme actifs de la stratégie de sortie de la pauvreté. Quant aux apports extérieurs, ils sont à utiliser comme catalyseurs des efforts nationaux.

Les dirigeants de cette transition doivent savoir faire de la bonne formation de capital, en investissant dans des domaines à fort impact de développement comme les Infrastructures et les équipements productifs, la formation professionnelle, la santé etc.

Après le raz de marée pour le changement, la vigilance s’impose aux forces progressistes afin d’éviter la récupération du sursaut populaire. Ce qui nécessite de soumettre les relations du Mali avec son environnement (interne et externe) aux exigences du développement du pays.

Pour réaliser l’unité et la mobilisation du peuple sur la sortie de crise, il faut satisfaire certains besoins basiques du peuple malien comme amélioration de la sécurité, de l’éducation et de la santé ; l’accélération de la lutte contre le chômage par la relance économique au niveau national et local, à travers, par exemple, une politique vigoureuse de transformation industrielle de nos produits agricoles, mais aussi et surtout de nos ressources naturelles. Et il faut surtout mettre fin à l’impunité en punissant la faute et en récompensant le mérite.

Diatrou Diakité

Consultant indépendant

 

HONTE AUX  FAUX DEMOCRATES

 

Modibo Keita et Cabral immortalisés à des fins démagogiques

 

Je frémis quand je pense au sort réservé à tous ceux qui  sont tombés entre le 19 novembre 1968 et le 26 Mars 1991. Depuis 29 ans, tous ceux qui ont fait le sacrifice suprême n’ont mérité de que l’ingrate marginalisation. Modibo Keita et Cabral ont été immortalisés à des fins démagogiques, sinon leurs héritiers n’auraient jamais détruit l’Etat du Mali, par la corruption et l’impunité ; l’école malienne par l’absence de vision et de volonté politique dans un monde de compétition impitoyable ; les services sociaux, économiques et financiers, supports de satisfaction des besoins basiques du peuple ; la mémoire de ceux qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour que la patrie avance. Stagner quand les autres avancent est une régression au carré.

En 29 ans, les «démocrates sincères et patriotes convaincus» ont décoré tout le monde tout en jetant aux oubliettes les patriotes qui sont morts pour l’avènement de la démocratie. Un patriote met sa patrie au-dessus de tout. Un leader se sacrifie pour les autres. Celui qui manque de conscience et de consistance patriotiques, ment et agit pour son intérêt personnel au détriment de la collectivité.

En l’absence de conscience et de consistance patriotiques ainsi que d’un leadership vertueux et fort, c’est le règne de la kleptocratie… Tel est le Mali d’aujourd’hui. De nos jours, c’est celui auquel le peuple malien a tout donné, qui compromet l’avenir du pays en tuant comme des chiens tant de jeunes porteurs des espoirs de Maliba (que le bon Dieu les accueille dans son paradis).

Un grand penseur a dit que «le sens moral est plus important que l’intelligence. Quand il disparait d’une nation, ce sont toutes les structures qui s’écroulent». Patriotes maliens continuons la lutte, qui s’arrête se trompe.

Diatrou Diakité

Consultant indépendant