Le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, est de ceux qui pensent que le salut de la liberté et du professionnalisme de la presse réside dans la dépénalisation des délits de presse et le renforcement de ses capacités. « Il est temps pour notre pays d’aller vers la dépénalisation des délits de presse », dit-il.
Après les militants du parti, le président de l’Union pour la République et la démocratie, Soumaïla Cissé, a présenté ce mardi 22 janvier 2019 ses vœux à la presse. Au cours de la présentation, le chef de file de l’opposition a fait l’historique du tableau sombre de la liberté de la presse et a invité le quatrième pouvoir à s’assumer pour la démocratie. Soumaïla Cissé rappelle que l’année 2018 a été particulièrement éprouvante pour les professionnels de la communication, en général, et des journalistes, en particulier.
« En 2018, 80 journalistes, tous supports confondus, ont été tués, en faisant leur métier, tués tout simplement en voulant informer. 80 personnes tuées dans l’exercice de leur métier, tel est le bilan macabre que l’ONG Reporters Sans Frontières a présenté en décembre 2018, contre 65 décès enregistrés en 2017. L’URD partage entièrement ce constat et rappelle sa disponibilité à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions indignes de notre époque », affirme-t-il.
Si le nombre de journalistes tués en 2018 a connu une hausse, celui de journalistes emprisonnés a connu aussi une hausse inquiétante, 348 contre 326 en 2017, soit une augmentation de 7 %, ajoute-t-il.
Soumaïla Cissé plaide en faveur de la dépénalisation des délits de presse « Le constat est triste pour notre pays. Plusieurs journalistes ont été assignés en diffamation devant les tribunaux maliens. Il est temps pour notre pays d’aller vers la dépénalisation des délits de presse.
Je souhaite ardemment qu’en appel, la récente condamnation en première instance du journaliste Boubacar Yalcouyé soit réformée. En 2018, nous avons suivi avec beaucoup de stupéfaction les révélations faites sur les menaces proférées contre des journalistes. Autant, nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidation et les menaces à l’encontre des journalistes… ».
Selon le rapport 2018 de Reporters sans frontières le Mali s’est classé 115e sur 180 pays évalués en matière de liberté de presse. « Ce résultat peu reluisant nous éloigne de notre statut de bon élève obtenu il y a moins de 10 ans et nous maintient dans la zone rouge.
Aujourd’hui, il est plus que nécessaire pour notre pays d’avoir une presse de qualité, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés, gage de saine information », indique-t-il.
Le dialogue comme alternative à la crise
Soumaïla Cissé rappelle sa forte conviction que pour sortir de la crise, notre pays a besoin de larges concertations entre toutes les forces vives de la nation. « Le dialogue républicain que réclame avec force l’opposition politique doit aboutir à un accord politique permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie. Le dialogue politique doit être sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent. Nous réitérons notre engagement, quelle que soit la forme du dialogue de prendre les décisions qui vont uniquement dans l’intérêt du Mali, dans le sens de l’avenir de notre pays et du bien-être de nos concitoyens… ».
Bréhima Sogoba
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