C’est en véritable communicateur et dans un style direct que le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné (DAK), s’est adressé au président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) et chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé. Dans sa plaidoirie, il a demandé au député de Niafunké d’être le porte-parole de la presse auprès de ses collègues députés pour sortir la presse malienne de l’ornière. En effet, après avoir demandé d’observer une minute de silence en la mémoire de notre confrère de «l’Indépendant», Mamadou Lamine Doumbia (MLD), décédé le 27 janvier dernier, le président de la Maison de la presse a fait savoir que cette cérémonie est un témoignage du respect, de la considération et du soutien que l’Urd accorde à notre profession. Au nom de l’ensemble de la presse malienne, il a adressé les vœux les meilleurs à Soumaïla Cissé et à ses camarades politiques.
S’adressant à l’honorable Cissé, Dramane Aliou Koné a déclaré : «Monsieur le président, ce qui nous tient à cœur, c’est votre appui au niveau du parlement pour la réforme des textes majeurs que la presse attend depuis 2012. En effet, pour la réforme et la promotion de la presse malienne, nous avons besoin de réformes profondes, et malheureusement, ces textes traînent au niveau du parlement. Je veux parler ici de l’ordonnance portant création de la Haute Autorité de la Communication (HAC), dont le vote a connu déjà quatre à cinq reports.
Je vais aussi vous appeler à nous appuyer pour le retour de la loi portant régime de presse où nous souhaitons que l’aide à la presse soit indexée au budget d’Etat. Monsieur le président de l’Urd, vous avez évoqué les difficultés que rencontre la presse dans le monde. Certes, en 2014, nous n’avons pas connu des bastonnades, des agressions physiques, mais nous avons connu des problèmes financiers majeurs qui ont étouffé certains acquis. Aujourd’hui, après avoir été le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à accorder une aide à la presse, en 1996, le Mali est dernier de la classe.
Au lieu de 200 millions de Fcfa depuis 1996, on est à 95 millions de Fcfa cette année alors que des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso vont vers 1 milliard de Fcfa. C’est pour vous dire qu’aujourd’hui, la presse malienne est dans un état délabré. Nous souhaitons que l’opposition, que vous êtes, l’homme d’Etat que vous êtes, soit à nos côtés pour défendre la presse, pour permettre à notre profession d’avoir des conditions de vie décentes qui lui permettront d’avancer».
On espère que cet appel pressant sera entendu par le président de l’Urd et chef de file de l’opposition l’honorable Soumaïla Cissé et ses collègues députés pour qu’enfin, la presse malienne puisse retrouver toute sa place.
Fombus
Source: Le Débat 2015-02-05 19:43:44