La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) est-elle en phase avec les autres parties
sur la tenue des élections ? Sa dernière sortie constitue un véritable camouflet dans la mesure
où elle pose des conditions.
Dans une déclaration signée par le président de la CMA, Bilal AG Achérif à partir de Kidal le 20
juin 2018 et en rapport avec les trois ans du paraphe de l’accord pour la paix et la réconciliation
et surtout en réponse à l’adresse du chef de l’Etat, les ex-rebelles ne font pas dans la dentelle.
En lieu et place d’une reconnaissance aux efforts des autorités nationale, plutôt "la CMA
constate avec regret qu’à ce jour, les discussions portent encore sur les préliminaires des
actions transitoires dont les calendriers d’exécution ne dépassaient pas les trois mois qui
suivent la signature de l’accord, notamment les autorités intérimaires et les Moc".
Le comble est que la CMA met à l’actif les avancées sur le terrain au compte "des efforts
inlassables de la médiation internationale, à l’implication du Conseil de sécurité de l’ONU et à la
bonne foi maintes fois exprimée par la CMA".
Pour l’ex-rébellion, "des avancées ont pu être enregistrées notamment l’installation partielle
des autorités intérimaires au niveau des cinq régions de l’Azawad sans transfert ni de
compétences ni de ressources, l’installation partielle des bataillons du Moc à Gao, Tombouctou
et Kidal".
Conditions pour les élections
Très attendue sur son rôle dans l’organisation du scrutin de juillet prochain, les occupants de
Kidal montent les enchères. "Pour permettre à la CMA de jouer pleinement le rôle qui lui est
dévolu pour la bonne tenue des élections, elle engage le gouvernement à redoubler d’efforts
afin de prendre des mesures urgentes pour la concrétisation des activités prévues avant lesdites
élections", laisse entendre la déclaration d’Ag Achérif.
Plus loin, la CMA pose un autre préalable. "Les élections présidentielles à venir doivent avoir
comme objectifs la consolidation d’une paix définitive en vue de redynamiser les institutions
conformément à l’esprit et à la lettre de l’accord", précise le président de la CMA, Bilal Ag
Achérif.
De la sécurisation des élections, de l’institution d’une Loi d’entre nationale, la Coordination des
mouvements de l’Azawad n’en fait pas cas et donne l’impression de rejeter toutes les
propositions en cours pour la mise en œuvre du processus.
Va-t-elle participer ou saboter les élections ? Une grande inquiétude demeure après cette
déclaration qui si elle est faite de bonne foi, appellerait à une bonne cohabitation pour les
élections.
A. M. C.