Selon lui, ils assistent presque impuissants à l’éclatement et à la dispersion des références culturelles et identitaires qui résultent d’une mondialisation mal maîtrisée. « L’économie de marché et les règles de la libre concurrence ont fini de porter un coup à l’autonomie de nos expressions culturelles », a-t-il déclaré. L’environnement international et l’aspiration profonde de nos peuples à la démocratie ont aidé à accélérer le rythme de recentrage des missions et du rôle de l’Etat. « Nous observons de plus en plus la mutation du statut de l’Etat opérateur, centralisateur, juge et partie, vers un Etat régulateur plus ouvert aux initiatives privées et à l’éclosion de talents individuels », a-t-il rappelé.
C’est pour toutes ces raisons, selon le ministre de la culture, que le Gouvernement a choisi de se doter d’un document-cadre de politique culturelle et d’un plan stratégique qui constituent le cadre légal et réglementaire définissant les missions essentielles de la culture et contribuant à préserver et à enrichir le patrimoine matériel et immatériel. « Il s’agit de mettre à la disposition de tous les acteurs et de tous les intervenants, quels qu’ils soient, un outil de référence qui puisse orienter et structurer leurs actions, en amont comme aval », a-t-il ajouté. Le ministre a estimé que « le niveau de notre développement ne saurait justifier notre indifférence face au pillage systématique de nos biens culturels, à l’acculturation et à la dégradation de nos mœurs ».
Selon lui, la culture est l’âme du peuple et ne se mesure pas à l’aune de la puissance économique ou financière. C’est un formidable outil de développement endogène doté d’une dimension transversale, d’une propension à booster tous les secteurs de l’économie. Partageant entièrement ces convictions du ministre de la culture, les participants à l’atelier ont analysé le projet sur tous les angles avant son adoption. Mais, ils ont formulé un certain nombre de recommandations, notamment la création d’une chambre de la culture, l’adoption d’une loi d’orientation de la culture et la mise en place d’un conseil présidentiel pour la culture.
Assane Koné
Le Républicain 24/10/2011