Politicaillerie : Et si le Mali refusait sa requête à l’UA-CEDEAO ?

Autrement, l’organisation sous-régionale (la CEDEAO), qui s’était substituée au peuple souverain a essuyé un cinglant revers diplomatique de l’instance onusienne. Alors pour se donner bonne contenance diplomatique avec un moral de gagneur dans le dossier malien, Ouaga II est le nouveau challenge, à tout le moins, la seule priorité peut-on déduire que le dépôt de la requête de la part des autorités de transition au point que l’émissaire du Faso Djibril Bassolé use de tous les artifices même diplomatiquement incorrects.

Pourquoi en est-on arrivé là ?

A l’analyse des faits, il est notoire de constater que l’amorce de dialogue engagé par le Médiateur Blaise Compaoré du Faso n’a pas abouti à grand-chose. La méthode privilégiée en est la cause tant elle est fragile et à la limite utopique. En effet, comme base ou hypothèse de négociation, la Médiation propose au  »MNLA » et Ançar Dine le lâchage des groupes terroristes à l’image de Aqmi, Boko Haram, MUJAO….Cette espèce de légèreté dans l’approche de la question de l’occupation du septentrion occulte les pires atrocités commises sur les populations (tueries gratuites ; viols, vols, pillages ; déplacements des populations) par  »MNLA » Ançar-Dine et alliés Salafistes. Ainsi, de cette incompréhension du volet dialogue dans la crise malienne, il serait souhaitable que la médiation s’imprègne de la position des populations victimes d’occupation au risque d’être sectaire. En tout cas, la CEDEAO est mois visible sur ce terrain.

Pour rester au gouvernail du bateau Mali, la CEDEAO sous l’impulsion de l’UA, a déposé une requête en se substituant à l’Etat malien dans l’éventualité d’une intervention militaire pour recouvrer l’intégrité territoriale. Dans sa résolution 2056/12, le Conseil de Sécurité  demande des compléments d’informations. Plus près de nous, le Conseil de sécurité dans sa résolution 2056 demande à la CEDEAO de revoir sa copie….. pour le 31 juillet prochain date à laquelle le conseil de sécurité se réunit. Ceci explique l’acharnement de la CEDEAO à arracher aux autorités maliennes une requête signée.

Pour y parvenir l’organisation sous-régionale profite de la rencontre au sommet de Yamoussoukro afin de monter la pression en exigeant la constitution d’un  gofernement élargi et convoque, à cet effet, Ouaga II. Au total une rencontre qui s’est soldée en queue de poisson.

Parallèlement à ce manège, des experts militaires sont envoyés à Bamako pour un diagnostic  des moyens militaires, techniques, technologiques des forces armées et de sécurité. Cela s’assimile à une pression supplémentaire pour obtenir gain de cause.

Le Mali en acceptant de signer une telle requête s’expose à une partition inévitable. La présence à Bamako d’une quelconque » force de stabilisation » ou de  »sécurisation des institutions de la transition sera considérée par les populations du septentrion, à juste raison, comme un abandon de souveraineté, comme un lâchage du drapeau Vert-Or-Rouge. Pour les populations assiégées, assujetties du septentrion et pour l’ensemble des patriotes, il serait inconvenant ; donc inadmissible d’assurer la sécurisation des autorités de transition dont la mission régalienne est d’assurer la protection ; la défense de la Partie en tout lieu et tout temps ; d’assurer aux populations maliennes la sécurité des personnes et des biens. Aussi, une telle attitude qui froisse la dignité populaire, serait ressentie comme un sacré coup au moral de nos forces armées et de sécurité qui n’attendent que l’ordre des autorités pour lancer la contre-offensive. Dans le même ordre d’idées selon Saïd Djinit, representant spécial de Ban Ki-Moon pour l’Afrique de l’ouest, la CEDEAO n’a ni les moyens ni la stratégie pour le déploiement de sa force militaire. » Le dialogue est la priorité pour résoudre la crise au Mali », a martelé le diplomate onusien au cours d’une conférence de presse au palais des Nations Unies à Genève. Cette déclaration de Saïd Djinit est un nouveau revers pour la CEDEAO.

Par ailleurs le-sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires africaines, Johnnie Carson estime qu’une intervention militaire peut s’avérer une  » entreprise très lourde pour la CEDEAO, qui devrait être  »préparée très soigneusement et disposer de ressources en conséquence ».

En considération du sous-équipement de nos forces armées et de sécurité, il serait hasardeux pour un gofernement responsable d’engager ses troupes au front sans qu’elles aient bénéficié d’un renforcement des capacités.

B.T

Le Scorpion