Certains échanges se font même au-dessus des rails, comme nous l’avons montré dans un passé récent via un «Arrêt sur image». La conjoncture est peut-être passée par là. Mais cette situation autorise-t-elle tous les coups, y compris la possibilité de se transformer en véritables maquignonnes de téléphones portables, arnaquant à tour de bras de malheureux passants?
Certaines femmes n’ont hésité à franchir allègrement le pas, depuis belle lurette. Elles ont élu domicile dans le périmètre entre l’Assemblée nationale et la Grande Mosquée. Elles y évoluent au gré de la progression du soleil. Quant l’astre du jour est haut, on les voit coiffées d’un sombrero qui leur donne un look de Mexicaines. Quand le soleil décline vers le couchant, les voilà adossées au siège du Parlement, Place de la République. La spécialité de ces maquignonnes, c’est de vendre à leurs victimes des portables qui ont tout l’air de téléphones neufs, lesquels ne sont, en réalité, que du toc, ou des appareils ayant déjà servi.
Nos braves dames sont passées maîtresses dans l’art de maquiller les défauts de leurs articles et dans celui d’abuser de la bonne foi de leurs victimes. Au nombre de celles-ci figure A.D, qui leur a acheté un appareil Samsung 6 500 FCFA. Arrivé à la maison, quelle ne fut sa surprise (désagréable) de constater que l’appareil ne se chargeait pas. Qu’à cela ne tienne! Il acheta un chargeur universel. 2ème constat: la batterie se déchargeait à la vitesse de la lumière. 3ème constat: les touches ont vite commencé à se desquamer. 4ème constat: deux semaines après l’achat, c’est le micro qui ne fonctionne plus. Impossible donc de communiquer.
Dans l’intermède, la vendeuse s’éclipsa dans la nature pour ne réapparaître que bien des jours après. AD eut donc affaire à une autre vendeuse, la complice de la première. Celle-ci dit s’appeler «Na». Quant à la première vendeuse, à en croire «Na», elle s’appellerait «La», autrement dit la vieille. Elle expliqua son absence par sa participation à un mariage.
Le caractère vague de ces appellations et l’argumentation avancée en disent long sur le profil des deux personnages, qui s’entendent comme larronnes en foire. Des maquignonnes qui continuent de faire, en toute impunité, d’autres victimes innocentes et qu’il urge de mettre hors d’état de nuire. Les associations de défense des droits de consommateurs, en particulier l’ASCOMA, devraient en faire leur affaire.
ORTM: Quand les ressources fauniques deviennent … phonétiques
C’est arrivé dans le journal télévisé de 20 heures, le mardi 9 juin, sur l’ORTM: une journaliste de la Maison de Bozola, dans un reportage ayant trait à l’environnement et au monde rural, a parlé de «ressources naturelles et phonétiques», en lieu et place de «ressources naturelles et fauniques», comme le voudrait la formulation correcte.
Apparemment, la bourde n’avait rien d’un lapsus linguae, pour la simple raison que la journaliste est revenue, quelques instants plus tard, sur la même faute. S’il est vrai que nul n’est infaillible et que le niveau académique au Mali a chuté de façon drastique ces 20 dernières années, par la faute des politiques qui ont sacrifié l’école malienne sur l’autel de leurs ambitions politiciennes, il est tout aussi vrai que du côté de Bozola on devrait faire preuve de plus de vigilance et de rigueur en vue de limiter les dégâts. D’autant que le reportage incriminé est passé en prime time et que l’ORTM est regardé hors du Mali. L’image de notre pays en prend un sacré coup! Un dernier conseil: le dictionnaire est là en cas de doute. Les choses sont même facilitées grâce à la démocratisation des NTIC.
Yaya Sidibé
Source: Le 22 Septembre 11/06/2015