Le Secrétariat permanent du Cadre politique de gestion de la crise du centre a organisé mardi dernier (23 mars 2021) une journée sur les Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG) afin de mettre en exergue sa place particulière dans le dispositif de sécurité dans notre pays.
Il s’agissait d’une rencontre d’échanges entre les acteurs nationaux et internationaux.
Clarifier le concept de Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG) et ce que ceux-ci recouvrent, leur localisation géographique… Tel était le principal objectif de la session organisée mardi dernier (23 mars 2021) par le Secrétariat permanent du Cadre politique de gestion de la crise du centre.
Il s’agissait aussi d’évaluer l’évolution depuis 2017 tout en mettant en lumière les défis rencontrés dans la mise en place des PSDG ainsi que les enseignements tirés de l’expérience à ce stade.
La session a également permis la définition des mécanismes de concertation de coordination entre le MDAC (ministère de la Défense et des Anciens combattants) et le MSPC (ministère de la Sécurité et de la Protection civile) d’une part et, d’autre part, entre les acteurs de sécurité et les acteurs non sécuritaires (développement, gouvernance, réconciliation, communication, …) dans la mise en place et l’opérationnalisation des PSDG.
Depuis près d’une décennie, la situation sécuritaire et humanitaire dans le Centre du Mali n’a cessé de se détériorer de basculer vers le chaos.
Ainsi, on dénombre fréquemment des victimes civiles et militaires.
Sans compter un nombre important de réfugiés et des écoles fermées du fait de «l’invasion des forces du mal».
Et c’est pour arrêter l’hémorragie et mettre fin à cette tragédie humaine à longueur de journée que le gouvernement malien et ses partenaires ont mis en place des Pôles sécurisés de développement et de gouvernance (PSDG) dans certaines localités du Centre.
Et, conformément au Plan de sécurisation intégré des régions du centre (PSIRC), il est aujourd’hui envisagé d’augmenter ce mécanisme de sécurité.
Présentement, 20 sites PSDG ont été retenus, dont 8 dans la région de Ségou et le reste dans celle de Mopti.
La session de mardi dernier visait à accélérer la mise en place de ces Pôles.
Elle a donné lieu à un «véritable échange» entre les acteurs nationaux et internationaux sur la place particulière des PSDG dans le dispositif de sécurité au Mali.
Les échanges ont permis de baliser les actions techniques et/ou stratégiques pouvant aider notre pays à «relever les défis actuels et à accélérer leur mise en place».
Un impact positif sur la sécurité dans les zones d’implantation
Il y a été aussi question de la création de meilleures synergies avec les opérations militaires «Maliko» et «Tilékoura» pour une meilleure interaction entre les Forces de sécurité internes (FSI) et les Forces armées maliennes (FAMa), dans le respect des missions dévolues aux forces présentes…
«Le constat est que partout où les camps et postes sécurisés ont été construits, il y a eu une diminution des attaques.
On y note également le retour de l’Administration et des services sociaux de base dans les PSDG dotés de postes fixes militaires ; la réouverture de certaines écoles et de certains marchés fréquentés par les populations ; et le retour effectif des sous-préfets sur l’ensemble des PSDG dotés de postes fixes militaires», a déclaré le Secrétaire permanent du Cadre politique de gestion de la crise du Centre, l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra.
Malgré ces efforts, a-t-il déploré, «l’insécurité se maintient dans le centre».
D’où l’urgence de renforcer les efforts déjà entrepris, notamment l’accélération de la mise en place de PSDG fonctionnels et pérennes.
Le Secrétaire permanent s’est félicité des appuis de l’Union européenne déjà confirmés pour la construction et l’équipement de 7 à 8 PSDG supplémentaires sur le même modèle que ce qui a été fait à Konna.
De façon générale, a souligné l’Ambassadeur Diarra, «les synergies avec tous les autres projets seront recherchées afin de développer des perspectives économiques et une crédibilité de l’Etat dans ses fonctions de développement local».
Progressivement, la zone d’influence des PSDG sera ainsi étendue entraînant du coup une augmentation du nombre de personnes bénéficiaires.
«L’urgence à agir au Centre n’est plus à démontrer, notamment pour accélérer le retour de la sécurité.
C’est le préalable pour le retour de l’administration et des services, le retour durable des déplacés et pour enclencher le développement de la zone», a indiqué l’Ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra.
Et de poursuivre, «le retour de l’Etat constituera un symbole visible et fort de l’importance donnée à la protection des populations et à la restauration de l’autorité de l’Etat et de l’état de droit».
Sans compter que, a souligné l’Ambassadeur Diarra, en mettant l’accent sur la protection des civils, «on délégitime les groupes d’autodéfense».
Et en renforçant la cohésion sociale, «on fait l’économie d’opérations militaires et on peut mieux se consacrer aux tâches du développement» !
A noter que la rencontre de mardi dernier doit aboutir à la création d’une plateforme interministérielle de coopération et de coordination du PSIRC qui aura la responsabilité de rassembler et partager avec les autres acteurs toutes les activités qui sont en cours ou programmées dans la mise en place des PSDG.
Kader Toé