PNIP-SA : Pour un développement agricole accéléré au Mali

La cérémonie d’ouverture de cette rencontre présidée par le Premier ministre, Modibo Sidibé, a requis la présence des ministres des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine et de l’Agriculture, des représentants de la commission CEDEAO, du Secrétariat exécutif du NEPAD, de la FAO… La raison majeure de la rencontre s’inscrit dans le cadre du développement agricole accéléré au Mali.

Des solutions adéquates pour relever les défis

Dans tous les Etats de la sous région, l’agriculture est un domaine prioritaire pour au moins trois raisons : d’abord, son importante contribution au produit intérieur brut (PNB) ; puis la grande place qu’elle occupe au sein de la population ; ensuite, l’ampleur du déficit alimentaire qui fait de l’Afrique de l’Ouest une zone d’insécurité alimentaire. C’est compte tenu des tous ces facteurs que le credo du Mali a toujours été de bâtir une véritable intégration à l’échelle du continent et à partir de grands ensembles régionaux et sous régionaux.

Aussi, le ministre Badara Aliou Macalou, de souligner : « Nos Etats demeurent confrontés aux défis de la réduction de la pauvreté, de la gestion durable de leurs ressources naturelles et de la sécurité alimentaire dans ses quatre dimensions : disponibilité, accessibilité, stabilité et qualité nutritionnelle des aliments. Pour relever tous ces défis dans le contexte nouveau de la mondialisation, l’intégration est considérée comme la solution la plus appropriée par la libéralisation des échanges, la réalisation des économies d’échelles et des complémentarités. Aussi, il est impératif, pour nos Etats, d’accorder la priorité à la production agricole, ainsi qu’au développement global du secteur rural ».

Le NEPAD décidé à relever le défi du développement économique à travers le secteur agricole

Le constat vaut son pesant d’or, car selon lui, cette disposition permettra de stopper le cycle de la faim, de la soif et de la malnutrition dues à la forte dépendance des systèmes de production extensifs et des aléas climatiques qui rendent l’offre agricole très aléatoire. Du reste, ces défis évoqués par le ministre de l’Intégration africaine sont en adéquation avec ceux que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) a décidé de relever en faisant de l’agriculture une pièce maîtresse de la croissance et du développement économique.

Pour ce faire, des réunions de l’UA, de la CEDEAO, du NEPAD…C’est également dans ce cadre que l’Assemblée des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine (UA) s’était réunie à Maputo (Mozambique) en juillet 2003 en vue d’adopter une « Déclaration sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique » qui avait précisé la nécessité de revitaliser l’agriculture en y consacrant au moins 10% du budget national.

Aussi, le ministre Badara Aliou Macalou, de rappeler avec plaisir ce privilège attribué à notre capitale qui avait abrité les travaux de l’Atelier régional de planification de la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) du NEPAD.

« En s’inspirant des orientations du PDDAA/NEPAD, la CEDEAO a élaboré sa politique régionale agricole (ECOWAP)  qui fut  adoptée en janvier 2005. A cet effet, elle a reçu le mandat d’assurer la coordination et l’harmonisation de la mise en œuvre de cette politique au niveau de l’Afrique de l’Ouest. C’est ainsi que le Mali s’est fortement engagé avec l’appui technique et financier de la CEDEAO, de l’USAID et d’autres partenaires dans le processus d’élaboration de son Programme national d’investissement du Secteur agricole (PNI-SA) », a expliqué le chef du département de l’Intégration africaine.

Pour y parvenir des étapes décisives à franchir

De l’élaboration de cette politique à nos jours, ledit processus a marqué des étapes décisives, a fait savoir le ministre : entre autres, la signature, le 13 novembre 2009, du Pacte de mise en œuvre du  PNI-SA, lors de la Table ronde qui avait réuni les acteurs du secteur ; la tenue, en novembre 2009, à Abuja (Nigeria) de la Conférence internationale sur le financement de la politique régionale.

A cela, il faut ajouter la tenue, en février 2010, à Lomé (Togo), de première réunion technique sur l’état d’avancement des études de faisabilité relatives au mécanisme financier et aux  différents instruments de politique publique ; la tenue, en avril  2010, à Cotonou (Bénin), de la seconde réunion du Comité ministériel technique spécialisé en Agriculture, Environnement et Ressources en eau de la CEDEAO, sur l’approche post-compacte pour la définition et la mise en œuvre des plans d’investissement agricole en Afrique de l’Ouest.

Par ailleurs, lors du Sommet du G8 tenu en 2009 à Aquila (Italie), la Communauté  internationale avait annoncé des ressources en vue de soutenir les plans d’investissement nationaux et régionaux. C’est dans ce contexte que le Mali, avec l’appui de la Commission de la CEDEAO et de ses partenaires techniques et financiers, a élaboré son Plan national d’investissement prioritaire du Secteur agricole (PNIP-SA) qui couvriront les cinq prochaines années : 2011 à 2015.

Aussi, le ministre Badara Aliou Macalou, d’indiquer d’un ton confiant : « …Ce Business Meeting permettra, j’en suis sûr, la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Plan d’investissement du PNIP-SA du Mali, afin de réduire la pauvreté, d’accélérer l’atteinte de la sécurité alimentaire durable pour nos populations et de contribuer ainsi, de manière significative, à la réalisation de la noble vision d’intégration des pays de la CEDEAO ».

Par Oumar Diawara « Le Viator »

Le Coq 08/11/2010