L’annonce du nombre des partis politiques bénéficiaires du financement public n’est pas passé inaperçue dans l’opinion publique qui se réjouit du fait qu’ils ne seront que 34 sur 107 partis à bénéficier de l’aide publique cette année. Une aide qui représente 0.25 % du budget de l’Etat 2010, soit 1 322 197 350 CFA.
Mais, tout ce montant ne sera pas distribué puisque 92 747 972 FCFA ont été reversés au Trésor public parce que non affectés et c’est finalement 1 229 449 378 F CFA qui seront versés aux partis retenus suivant les critères définis par la Charte des partis politiques.
Selon ce texte, tout parti politique éligible au financement public doit disposer d’un siège différent d’un domicile, avoir un compte bancaire dans un établissement bancaire de la place, tenir régulièrement des instances (congrès, conférence nationale, conférence de section…) du parti, justifier la provenance des ressources (dons legs, l’argent public) et de leur utilisation entre autres.
La participation des partis aux élections est également l’un des principaux critères d’éligibilité ainsi que le nombre des élus obtenus et la promotion du genre.
Le 1 milliard 229 millions 449 mille 378 francs CFA sera réparti au titre de l’année budgétaire 2010 aux partis politiques éligibles au prorata du nombre d’élus (députés, conseillers, communaux) obtenus le jour du scrutin et au nombre d’élues féminines dont dispose une formation politique
De sources concordantes, l’Adéma/PASJ se taille une nouvelle fois la part du lion avec près de 400 millions de F CFA (394 810 644 F CFA), contre près de 380 millions (379 242 829 F CFA) en 2010. L’Union pour la République et la démocratie (URD) gagne un peu plus de 257 millions de F CFA (257 101 770) F CFA contre 247 085 969 F CFA en 2010. Le Rassemblement pour le Mali (RPM) est passé de 92 810 398 F CFA en 2010 à 96 344 845 F CFA. Suivent respectivement le Cnid (64 282 869 F CFA contre 62 041 023 F CFA), le MPR avec 64 099 949 F CFA en 2011 contre 61 865 421 F CFA l’année dernière.
Selon les observateurs, parmi les 10 plus grands bénéficiaires de l’aide financière, c’est le Parti citoyen pour le renouveau (PCR) qui crée la surprise en s’octroyant près de 20 millions de F CFA (19 043 824 F CFA), alors qu’il n’avait pas bénéficié du financement public des partis politiques l’année dernière.
Selon toute vraisemblance, l’augmentation de la part des grands partis politiques s’explique par le fait que le nombre de partis postulants se chiffre à 49 contre 62 en 2009.
Parmi les 49 partis politiques qui ont déposé leurs dossiers, nombreux sont ceux qui jugent rigides les critères d’éligibilité. Déjà l’année dernière, plus d’une dizaine de partis et non des moindres, étaient montés au créneau pour soit fustiger les critères d’éligibilité soit pour dénoncer un « réseau fermé » de quelques partis qui utilisent le financement pour casser les petits partis en débauchant dans leurs rangs.
L’utilisation abusive de l’argent lors des campagnes a été aussi dénoncée comme une autre conséquence de la mauvaise utilisation des fonds publics.
Markatié Daou 25/02/2011