A la faveur d’un point de presse qu’il a animé sur l’évolution de la situation politique et sécuritaire au Mali et dans le Sahel, le mardi 12 Avril 2016, le Haut représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), Pierre Buyoya a noté que la mise en œuvre de l’Accord d’Alger connaît des lenteurs malgré certaines avancées constatées dont la nomination des gouverneurs pour les régions de Ménaka et Taoudéni ; l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi concernant la mise en place des autorités intérimaires dans les régions du Nord. De son avis, seule une volonté politique forte des autorités maliennes permet d’enlever les obstacles liés à la mise en œuvre de l’Accord de paix. », a-t-il dit.
Selon le conférencier, Pierre Buyoya, la situation politique au Mali reste dominée par la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. « Il convient de reconnaître que pendant un certain temps, plusieurs voix se sont élevées pour constater et déplorer les lenteurs imprimées à cette mise en œuvre.
Mais il convient aussi de reconnaître que globalement, des progrès ont été enregistrés et en même temps avoir présent à l’esprit que la réalisation de cet Accord s’effectue dans un contexte d’énormes défis. Seule une volonté politique forte des autorités maliennes permet d’enlever les obstacles liés à la mise en œuvre de l’Accord de paix.», a indiqué le patron de la MISAHEL, Pierre Buyoya. Et d’ajouter que malgré les immenses espoirs apportés au plan sécuritaire par le rapprochement et la cessation des hostilités entre les mouvements signataires de l’Accord, notamment entre la plateforme et la coordination des mouvements de l’Azawad, l’insécurité est récurrente au Mali. A cet effet, il a rappelé les attaques terroristes perpétrées contre l’Hôtel Radisson Blue et l’Hôtel Nord Sud, quartier général de l’EUTM.
Par ailleurs, dira Pierre Buyoya, le Front de libération du Macina, Ansar Dine et Al Quaïda au Maghreb Islamique ont intensifié leurs attaques et campagnes d’intimidation contre les installations et les convois de la MINUSMA, contre les symboles de l’Etat et les FAMA. Parlant des avancées, le conférencier a noté qu’au plan politique, le Mali connaît des avancées visibles plus particulièrement dans la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. « Je me réjouis de constater les efforts de collaboration entre les parties maliennes, notamment exprimés dans le communiqué conjoint tripartite du 26 février 2016 pour plus de rapprochement. Je me félicite également du règlement de la question de la représentativité des mouvements dans les organes du Comité de suivi de l’Accord, question qui avait jusque là causé des frictions au sein des mouvements signataires de l’Accord.
La nomination des gouverneurs pour les régions de Ménaka et Taoudéni le 19 janvier est un pas crucial dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Je salue l’adoption par l’Assemblée nationale, le 31 mars, de la loi modifiant le Code des Collectivités Territoriales et permettant de mettre en place des autorités intérimaires dans les régions du Nord, prévues par l’Accord. Je me réjouis des concertations déjà engagées entre les parties afin d’élaborer des textes de mise en application de cette loi. », a-t-il indiqué.
Moussa Dagnoko
Source: Le Républicain-Mali 13/04/2016