Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance montait de 1,01 dollar ou 2,08%, à 49,53 dollars, avec un écart de 2,2 dollars par rapport au WTI contre 1,04 dollar le 16 janvier.
Malgré ce sursaut, les cours du pétrole, erratiques depuis le début de l’année, sont en repli de plus de 3% cette semaine.
Le palais royal saoudien a annoncé la mort à 90 ans du roi Abdallah et son remplacement par le prince Salmane.
« La mort du roi Abdallah va accroître l’incertitude et la volatilité des prix du brut à court terme », estimait Neil Beveridge, analyste de Sanford C. Bernstein & Co. à Hong Kong, cité par Bloomberg. « Je ne crois pas à un changement prochain de politique mais le décès (du roi) survient à un moment délicat pour l’Arabie saoudite ».
Le baril de pétrole a perdu plus de 50% de sa valeur depuis son pic de juin 2014 sous l’effet de la surabondance d’offre – aggravée par la hausse de la production américaine – et d’une demande atone.
L’Arabie saoudite, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le premier exportateur mondial de pétrole devant la Russie et les Emirats arabes unis et le deuxième producteur derrière les Etats-Unis, selon l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).
Le marché pétrolier comptait sur l’Opep pour soutenir les cours en réduisant sa production mais le cartel s’y refuse, plusieurs de ses membres influents, Saoudiens en tête, préférant rogner sur les marges pour préserver leur avantage concurrentiel.
Les 12 pays de l’Opep, qui pompe un tiers de l’or noir mondial, ont ainsi décidé fin novembre de maintenir leur plafond de production de 30 millions de barils par jour pour les six mois suivants. Leur première réunion de l’année est programmée pour le mois de juin.
Certains experts ont notamment vu dans cette décision de maintenir coûte que coûte le niveau de leur production une volonté d’affaiblir l’exploitation des gaz de schiste aux Etats-Unis.
Le secrétaire général de l’Opep Abdallah El-Badri a assuré jeudi que la politique de l’organisation s’appuyait sur des constats « purement économiques » et n’était « pas dirigée contre un pays en particulier ».
LE MINISTRE DU PÉTROLE AU COEUR DU JEU
Un élément clé dans les jours ou les semaines à venir sera de savoir si le roi Salman confirmera dans ses fonctions l’actuel ministre du pétrole, Ali al-Naimi, artisan de la stratégie pétrolière du pays depuis 1995.
« Il est possible qu’Ali al-Naimi soit remplacé » après qu’il a laissé entendre qu’il souhaitait consacrer davantage de temps à ses activités universitaires, soulignait Phil Flynn, analyste de Price Futurs à Chicago.
Pour Florence Eid-Oakden, économiste en chef d’Arabia Monitor à Londres, « Naimi est respecté et aucun changement ne devrait intervenir tant que l’actuel cabinet restera en place ».
Dans l’immédiat, la mort du roi Abdallah ne devrait pas jouer de façon significative sur les prix du brut dont de nombreux analystes pensent qu’ils s’approcheront au cours du premier semestre du seuil des 40 dollars, voire en-deçà.
Ils avaient encore fortement baissé jeudi sous l’effet d’un bond des stocks de brut aux Etats-Unis et d’un net regain de vigueur du dollar après l’annonce par la Banque centrale européenne d’un programme de rachats massifs de dette qui a pour conséquence de renforcer le dollar, rendant plus onéreux les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Le baril de « light sweet crude » avait cédé 1,47 dollar, à 46,31 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et le Brent 51 cents, à 48,52 cents, sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
afp/rp
(AWP / 23.01.2015 06h35)