Le ministre Abou Sow avait notamment indiqué qu’il fallait se référer à l’institut du Sahel, logé au Cilss qui est chargé de l’homologation des pesticides. C’est donc, a-t-il ajouté, sur la base de l’homologation de l’institut du Sahel que le gouvernement achète les pesticides. Effectivement, dans le rapport du Plan de gestion des pestes et pesticides (PGPP) du ministère de l’Agriculture, on lit : ‘’la liste des pesticides utilisés au Mali et homologués par le Comité sahélien des pesticides (CSP) est indiquée en annexe du présent rapport.
Ces pesticides homologués par le CSP sont en conformité avec les exigences et recommandations de l’OMS et de la FAO. ‘’ Pourtant l’utilisation des pesticides au Mali pose d’énormes difficultés. De ce fait, le rapport a attiré l’attention sur des revendeurs et étalagistes dont la gestion pose problème aux services chargés de la réglementation et du contrôle. En effet, indique le PGPP, bon nombre d’entre eux ne répondent pas aux profils exigés par le métier.
Le rapport mentionne : ‘’ les producteurs agricoles comme les structures sanitaires ne disposent pas, en général, de magasins appropriés de stockage des pesticides. Au niveau des populations, le système de stockage n’est pas conforme. En effet, il peut arriver que les produits soient stockés dans les chambres, au niveau d’un coin de l’habitation, dans des contenants non identifiés avec tous les risques inhérents à cette pratique, notamment, l’utilisation pour des fins d’alimentation.
‘’ Le PGPP souligne que c’est la direction nationale de l’Agriculture à travers la division législation et contrôle phytosanitaire qui est chargée du contrôle des distributeurs afin de s’assurer que seuls les produits homologués sont mis à la disposition des producteurs. Mais, ajoute le document, il faut souligner que leur nombre est relativement insuffisant pour couvrir l’ensemble des points de vente officiels et des nombreux points de vente clandestins sur toute l’étendue du territoire national.
Dans la pratique, signale le rapport, les insuffisances sont notées dans le contrôle, l’inspection, mais aussi la sensibilisation et l’application effective de certaines dispositions législatives. En outre, selon le document : ‘’ les pesticides peuvent être obsolètes en cas de non utilisation prolongée des stocks présents dans le pays. En outre, le stockage prolongé des pesticides peut provoquer des fuites et contaminer le sol et l’eau des zones de stockage. ‘’ Le rapport ajoute que la destruction saine de ces produits obsolètes nécessite des moyens financiers énormes et des technologies de pointe.
Baba Dembélé
Le Républicain 24/06/2011