« La marmite bout par le bas, si nous ne sommes pas de chez nous, nous ne serons pas du monde », a dit Dr. Ousmane Sy. C’est dans cette optique et pour éviter les dérives identitaires que l’Association des Doumbia tonwtigui ou nobles du Mali (Adot) a initié cette activité.
Les faits marquants de cette édition étaient à la fois ludiques et festifs. Festifs, car ils ont rassemblé tout le Mandé au tour d’une même culture à travers les folklores, les troupes artistiques et théâtrales des différentes communautés en plus de la cantatrice Bako Dagnon.
Ludiques en ce sens que l’un des temps forts était la participation des maîtres du « Nko », représentés par Dr. Mamady Kéita et une conférence de presse qui ont permis à tous les participants de connaître la version historique réelle de ce grand nom qu’est Doumbia.
Après les mots de bienvenus du chef de village de Dianéla et du maire de Bancoumana, le président Doumbia Modibo Kane a salué les Malinkés pour leur confiance et la fraternité qu’ils ont en train de consolider. Il a insisté sur l’unicité de Mandé en ces termes : « Mandé est très grand et serait à l’origine du Mali. Nous saluons nos origines grâces auxquelles nous sommes réunis ici aujourd’hui ».
Il a ajouté que « le nom Doumbia est un très grand nom qui tire sa source de très loin. En effet, Doumbia est descendant de Koromakê ou Koroma (l’homme autour duquel tout le monde se réunissait). C’était un homme très puissant immunisé contre les mauvais sorts et les armes de toutes natures. Ses visiteurs lui adressaient la parole avec une soumission et une douceur jamais égalées. Chez les Malinké, cela s’appelle Doumbu-doumbu, d’où Doumbula ou Doumbiya ».
Il dira ensuite que Doumbia est le second grand nom des nobles du Mandé, après les Kéita et cela, par ordre de mérite et de bravoure. « Aujourd’hui, par mépris ou par méconnaissance, les gens disent que Doumbia est synonyme de forgeron. Cela est archi-faux. Doumbia est un nom de noble à 99 %. Le 1 % comme, pour tous les autres ethnies, est peut être des forgerons ou autres », a témoigné le conférencier. A l’en croire, c’est ce qui a motivé la création de cette Association, afin de sauvegarder l’identité des Doumbia.
« Au Mali aujourd’hui, les valeurs sociétales sont en déliquescence totale. C’est pourquoi, il y a un effondrement de notre riche héritage. J’invite les Maliens à rester unis pour un Mali un et indivisible », a conclu le président.
L’Adot est en train d’éditer des œuvres scientifiques selon le résultat des thèses de recherche qu’elle a entreprise. En perspective un grand chantier qui abritera un musée et beaucoup d’autres cadres par la conservation du patrimoine culturelle manding en générale et celui des Doumbia en particulier. Il ne reste qu’à souhaiter bon vent à l’Adot et vivement les éditions prochaines.
Mamoutou Tangara
Source: L’ Indicateur Du Renouveau 2014-06-10 13:41:11