Paul Folmsbee, Ambassadeur des Etats-Unis au Mali Le gouvernement malien doit se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali  Immédiatement aller aux patrouilles mixtes  Mettre fin à tous liens publics et privés avec le GATIA

Pour préciser la position américaine sur la situation au Mali, telle qu’elle a été distillée à la Conférence des Nations Unies, il y a quelques jours, l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Paul Folmsbee a donné une conférence de presse, le mardi 27 Septembre 2016. Pour l’Ambassadeur, le gouvernement du Mali doit assumer une plus grande responsabilité pour la mise en œuvre du processus de paix. C’est plus que jamais le moment, il faut immédiatement aller aux patrouilles mixtes composées des éléments de l’Armée malienne et des groupes signataires. Le gouvernement malien doit aller au-delà de l’adoption de lois et de mise en place de commissions, et se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali. Et « le gouvernement malien doit également mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA, un groupe de milice armée qui ne contribue pas à ramener la paix dans le nord du Mali ».
L’Ambassadeur Paul Folmsbee a tenu à souligner « l’importance que le gouvernement des Etats-Unis accorde à notre partenariat avec le Mali, et notre engagement pour un Mali sûr, prospère et démocratique ». Il a réitéré les principaux points du message des États-Unis au cours de la réunion ministérielle des Nations Unies, la semaine dernière à New York, ayant porté sur la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali. Cette rencontre ministérielle se situait dans le cadre de l’Assemblée Générale annuelle des Nations Unies, qui a réuni les dirigeants du monde entier, à laquelle a participé une délégation du Mali conduite par le président IBK. « Le premier point qui est aussi le point le plus vital de la position des Etats-Unis est que le gouvernement du Mali doit assumer une plus grande responsabilité pour la mise en œuvre du processus de paix », a indiqué l’Ambassadeur Paul Folmsbee. Selon lui, l’accord de paix exige que certaines mesures de base de renforcement de la confiance soient prises, immédiatement, y compris des patrouilles mixtes composées des éléments de l’Armée malienne et des groupes signataires. « Le gouvernement malien doit aller au-delà de l’adoption de lois et de mise en place de commissions, et se concentrer sur l’extension de son autorité sur l’ensemble du Mali. Le gouvernement malien doit également mettre fin à tous liens à la fois publics et privés avec le GATIA, un groupe de milice armée qui ne contribue pas à ramener la paix dans le nord du Mali », selon l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali. Deuxièmement, il a précisé qu’en plus du GATIA, « tous les groupes armés du Mali doivent être en conformité avec leurs obligations sous l’Accord de paix. Le comportement belliciste continu des groupes armés rapproche encore plus le nord du Mali du combat ouvert, menaçant la vie de civils innocents. Un tel comportement doit cesser si nous voulons avoir la paix ».
Les Etats-Unis d’Amérique mettent en garde les représentants des groupes armés contre toute association avec les acteurs terroristes, « c’est courir le risque d’entraîner des sanctions internationales. Le non-contrôle du trafic de drogue par les groupes armés et leurs associés continue de contribuer à l’insécurité. Le trafic de drogues menace la sécurité du Mali puisque les terroristes et d’autres financent leurs opérations avec des produits mal acquis. Seuls les voyous et les criminels profitent de l’insécurité actuelle alors que les civils en payent le prix. Le gouvernement malien et le peuple malien ne peuvent pas et ne doivent pas accepter un tel comportement. Il doit cesser », a indiqué Paul Folmsbee.
Les États-Unis restent un partenaire engagé aux côtés du Mali. Depuis 2013, le gouvernement américain a pris des engagements de plus de 1 milliard de dollars pour aider le Mali — assistance à la sécurité, aux soins de santé, à l’éducation, au développement des affaires et à la promotion de la culture malienne. « Nous croyons que c’est seulement dans un environnement de paix et de sécurité que le Mali peut atteindre son plein potentiel et commencer à faire des progrès dans la lutte contre les nombreux défis auxquels est confronté le pays et ses 15 millions de citoyens dont la majorité est âgée de moins de 25 ans », a poursuivi l’Ambassadeur. Toutefois, cette aide ne peut être un succès sans un effort engagé du gouvernement malien pour faire avancer le processus de paix, ajoute-t-il. « Malgré les défis auxquels le Mali fait face aujourd’hui, nous restons convaincus que la paix est possible. Le peuple du Mali, de Kayes à Kidal, mérite de vivre dans la paix et la sécurité et, en tant qu’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, je réaffirme le soutien total de mon pays au Mali et à la mise en œuvre réussie de l’Accord de paix malien », a-t-il conclu.
B. Daou

Encadré

Election présidentielle américaine
La conférence de presse qui a eu lieu quelques heures seulement après le débat télévisé entre les deux candidats à la présidentielle américaine, Hillary Clinton et Donald Trump, ce sujet ne pouvait être évité.
La particularité de l’élection présidentielle américaine de cette année, est que d’une part, pour la première fois, une femme est investie candidate par un parti politique majeur, et d’autre part, c’est un candidat qui a fait sa carrière dans les affaires, par opposition à une carrière en politique, a fait remarquer l’Ambassadeur. « Peu importe qui gagnera l’élection le 8 novembre : ce sera une élection historique », note le conférencier.
Compte tenu du rôle clé que jouent les journalistes dans toute élection démocratique en tenant les électeurs informés, pour que prévalent la transparence, l’Ambassadeur prévoit d’organiser un certain nombre d’événements tout au long de la saison des élections américaines, y compris un petit déjeuner au moment du décompte des voix, le lendemain de l’élection.
B. D.