PATROUILLE DE SECURISATION DE L’ARMEE : Le ton monte entre les forces armées et les rebelles

On a assisté hier à une petite montée de tension entre le Mouvement national de libération de l’Azawad et l’armée malienne après le lancement lundi des patrouilles de sécurisation du territoire et qui ont permis l’arrestation de plusieurs bandits armés.

A nos confrères de l’AFP à Ouagadougou, les leaders du MNLA ont dénoncé hier jeudi une attaque de l’armée malienne contre ses troupes mercredi dans la région de Léré, premier incident du genre depuis la signature d’accords de paix mi-juin. Son vice-président, Mohamed Djéri Maiga, a annoncé que les affrontements auraient fait plusieurs morts côté armée malienne, alors que les rebelles ne déplorent que deux blessés ainsi que des dégâts matériels.

« Nous avions demandé aux combattants qui ont des armes de poing de se regrouper pour un cantonnement. L’armée en a profité pour les attaquer et selon nos informations, d’autres attaques se préparent », a expliqué à l’AFP M. Maiga. Il a également évoqué l’arrestation de civils présentés comme des combattants par l’armée malienne.

« Nous adressons un message aux autorités maliennes pour la cessation des arrestations, la libération des prisonniers et surtout pour le respect de l’accord de Ouagadougou. Nous, nous sommes dans la logique de cet accord. Nous ne voulons pas nous lancer dans un conflit parce que nous voulons respecter notre parole », a déclaré le vice-président du MNLA.

Mais « si les attaques se poursuivent, nous prendrons tous les risques sur les positions de l’armée », a-t-il menacé.

Ces propos sont battus en brèche par les autorités maliennes. Le  porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Souleymane Maïga, a reconnu des « échanges de coups de feu », la capture d' »une dizaine de bandits armés » et que deux de ses hommes avaient été « très légèrement blessés » lors d’une opération de « sécurisation des personnes et des biens vers Léré », non loin de la frontière mauritanienne.

Le porte-parole de l’armée malienne a toutefois nié tout affrontement entre les troupes régulières et celles du MNLA. « Nous n’avons pas eu en face des combattants du MNLA. Nous avons eu en face des bandits armés qui empêchaient les populations de vivre », avait-il insisté.

Le MNLA et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), un autre mouvement rebelle touareg, ont signé le 18 juin à Ouagadougou un accord avec Bamako visant à permettre l’organisation de la présidentielle du 28 juillet à Kidal et l’ouverture des négociations 60 jours après l’installation du nouveau président de la République.

Youssouf Coulibaly

L’Indicateur du Renouveau