Le conseil de sécurité a appelé à l’apaisement des tensions pour que la Minurso, la mission des Nations unies au Sahara occidental, « puisse recommencer à fonctionner ».
Le secrétaire générale de l’ONU Ban Ki-moon à la rencontre du représentant du polisario Ahmed Boukhari le 5 mars 2016. / FAROUK BATICHE/AFP
C’est peu de dire que la visite du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés sahraouis du sud algérien début mars a jeté de l’huile sur le feu. Les relations n’ont cessé de s’envenimer au fil des semaines entre le Maroc et les Nations unies après ses propos sur « l’occupation » du Sahara par le Maroc.
L’ONU a évoqué lundi 28 mars 2016 un « malentendu ». Il s’agissait d’une« expression personnelle de sollicitude » envers les réfugiés sahraouis, a tenté de plaider son porte-parole. Ban Ki-moon lui-même a refusé d’en dire plus le 29 mars lors d’un déplacement à Tunis. « Chaque mot que je pourrais dire désormais sera décortiqué inutilement », a-t-il justifié.
La colère de Rabat
Rien ne semble en effet pouvoir apaiser le courroux de Rabat. Le ministère marocain des affaires étrangères a qualifié les propos et les actes du secrétaire général d’« inadmissibles », « d’une gravité sans précédent » et qui ne sont « ni justifiables ni effaçables ».
Le 20 mars, les autorités marocaines avaient fermé le bureau de liaison militaire et expulsé la quasi-totalité des experts civils expatriés de la Minurso, la mission des Nations unies au Sahara occidental.
Depuis sa création en 1991, la Minurso a le double mandat de faire respecter le cessez-le-feu et d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Or le Maroc, qui s’est toujours refusé à cette dernière option, propose depuis 2007 un plan d’autonomie renforcé de ce qu’il considère depuis son annexion en 1975 comme sa « province du Sud ».
Le différend franco-algérien sur le Sahara occidental
Cette question du référendum est aussi une des principales pommes de discorde entre le Maroc et l’Algérie, en froid depuis plus de vingt ans. Mardi 29 mars, à l’occasion d’une visite du ministre des affaires étrangères français Jean-Marc Ayrault à Alger, son homologue algérien Ramtane Lamamra a exhorté « la communauté internationale à s’acquitter de ses responsabilités historiques pour
l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Il a estimé que « la France trouverait un rôle à sa mesure dans le soutien de ce processus », la France ne cachant pas de longue date son soutien à la solution marocaine du contentieux…
La médiation menée depuis 2007 par l’ONU pour tenter de trouver un statut final au territoire du Sahara est plus que jamais dans l’impasse.
Marie Verdier
Le Républicain-Mali 07/04/2016