Participation au Gouvernement d’union nationale / Le FDR dit oui à Dioncounda

 

La décision du FDR, même si son communiqué de presse  du 14 août ne le dit pas, oblige à des réflexions dont l’une d’elle est que c’est sur une invitation de Dioncounda Traoré et non du PM Cheik Modibo Diarra, qu’il est demandé aux regroupements de prendre ces dispositions (envois de Cv) pour entrer dans le gouvernement. Et quelle que soit la réponse réservée à cet appel (favorable en acceptant d’enter dans le gouvernement) ou négative (en refusant), c’est toujours à Dioncounda que s’adresse cette réponse. Même si c’est au Premier ministre que lesdits Cv sont envoyés pour former le gouvernement.

Deuxième réflexion, c’est surtout l’équation d’un pays en ruine progressive ; si les hommes politiques ne diffèrent pas un peu certaines rigidités dans leur prise de position, ou de l’extrémisme politique, pour se mettre d’accord sur l’essentiel, le Mali, ils finiront certainement par se rendre à l’évidence quand il sera trop tard. C’est maintenant qu’il faut renoncer à presque tout, sauf à l’essentiel : un Mali fort de son unité nationale, de son intégrité territoriale et de sa cohésion sociale.

Une autre réflexion est que c’est le FDR, en juillet dernier, avait appelé de tous ses vœux le retour du président Dioncounda Traoré à Bamako, en vue de la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Refuser d’entrer dans ce gouvernement  pourrait être interprété comme une trahison au moment où certain de ces adversaires politiques, comme le MP22 et la Copam sont réservés pour entrer dans ce même gouvernement et mieux, conteste la légitimité du président qu’ils rechignent à reconnaitre. Le FDR pouvait-il se permettre de désavouer le Président Dioncounda en refusant de le suivre, et surtout après s’être impliqué pour son retour au bercail ?

L’importance de la décision a d’ailleurs conduit le FDR à envoyer une délégation pour rencontrer le Président de la République le lundi 13 août 2012, afin d’obtenir des éclaircissements sur le processus de mise en œuvre du Gouvernement d’Union Nationale avant une décision de participation ou non. Dans un communiqué de presse, le FDR a précisé que cette rencontre avec le président concernait moins la définition de clef de répartition que de « réconciliation nationale et de cohésion sociale face aux défis de l’heure ».

A la suite de la rencontre, le FDR a souhaité « l’accompagnement de toutes les forces vives de la nation en ces moments difficiles que vit notre pays ». A cette occasion, le FDR s’est désolidarisé des déclarations de Me Tapo sur Rfi qui sont de nature à semer le trouble dans les esprits et faites à son initiative personnelle qui n’engagent que sa personne. « Fidèle à son engagement pour la Démocratie et la République, le FDR, respectueux du rôle d’arbitre dévolu au Président de la République, a décidé de participer au gouvernement d’union nationale et invite toutes les parties prenantes à accompagner le processus de consultations en cours », a conclu le communiqué signé du président du FDR, Siaka DIAKITE.

B. Daou

Le Republicain

(16 Août 2012)