Sinon, c’est peu lisible. Ensuite, plus appliqué et moins enthousiaste cette fois-ci, le porte-parole du gouvernement a évité le type d’interprétation qui avait été faite de sa communication première sur la question, à savoir que les Daf limogés l’avaient été dans le cadre de la lutte contre la corruption. Réajuster ses propos était nécessaire. Et Sidiki Konaté l’a fait, bravo. Reste qu’il a ouvert une autre boîte de pandore en spécifiant qu’être d’une grande probité faisait partie des « nouveaux critères».
C’est gentil pour les partants. Pourtant la portée du Conseil de ministres d’hier était ailleurs. Elle était à la Police, un secteur où en raison de la guerre intestine qui pourrissait ce corps pourtant stratégique, la nation attendait le président. Lequel a enfin tranché : Niamé Kéita prend la porte, Sadio Gassama garde la maison. L’arbitrage sera diversement analysé, c’est le moins qu’on puisse prévoir. Mais souhaitons que la crise que nous déplorions soit conjurée par la décision présidentielle.
Qui était soucieuse d’éviter de personnaliser l’affaire d’autres directeurs de services de sécurités ayant été remplacés, comme à la Gendarmerie et à la Garde Républicaine.
Ce ne sera pas assez pour calmer les pro-Niamé qui ne seront pas très contents. Le nouveau Directeur de la Police, Mahamadou Diagouraga qui revient à ce poste six ans après l’avoir quitté en rapport avec les casses du 27 mars 2005 saura t-il relever le défi de la réunification de la police ? Ce sera manifestement un des points prioritaires de sa feuille de route. Et s’il veut durer, il ne mangera pas la consigne : ne pas braver son ministre. Ce général d’armée est de roc.
Adam Thiam
Le Républicain 12/05/2011