Et si la saison du PSG avait basculé à quelques minutes de la fin d’un « clasico » largement dominé (3-0) ? La sortie sur une civière de Neymar dimanche contre Marseille laisse craindre un forfait contre le Real Madrid, alors que la star a été recrutée à prix d’or pour mener Paris vers les sommets européens.
Pleurs, regard noir et optimisme forcé
Il fallait voir le regard noir du président parisien Nasser Al-Khelaïfi, lors de cette fameuse 80e minute, quand Neymar s’est écroulé au sol, sa cheville droite plantée dans le sol, à la suite d’un duel anodin avec le défenseur marseillais Bouna Sarr. L’homme qui vaut 222 millions d’euros a immédiatement été foudroyé de douleurs, au point de sortir sur civière, les mains sur un visage en pleurs…
« J’ai vu qu’une chose c’est que j’ai joué le ballon. Je ne suis pas allé dans l’intention de lui faire mal, bien au contraire », a commenté Sarr en zone mixte.
Après avoir quitté le stade en béquilles dimanche soir, le N.10 parisien a passé des examens dans la foulée à l’hôpital américain de Neuilly. La question est: sera-t-il présent pour l’importantissime 8e de finale retour de Ligue des champions contre le Real Madrid le 6 mars ?
Selon des sources médicales interrogées par Le Parisien et Goal, Neymar « ne souffre d’aucune fracture ni d’une entorse grave » même si « l’évolution de la blessure sera jugée dans les 48 heures ».
Lundi matin, Neymar a posté un cliché sur les réseaux sociaux qui fait voir son pied bandé et entouré d’une attelle, avec la légende: « 8h10. Terminé pour aujourd’hui. »
En attendant de connaître le verdict officiel, l’entraîneur Unai Emery s’est efforcé de jouer la carte de l’optimisme, façon méthode Coué, pour tenter de dédramatiser une soirée qui a viré du rêve au cauchemar au moment où il s’y attendait le moins.
« On va attendre cet examen, on va être optimiste », a-t-il déclaré après le match, avant de se montrer confiant sur ses chances de participation contre le Real: « Si je dois dire aujourd’hui soit oui, soit non, je dirais plutôt oui ».
Reste qu’après son coaching controversé à Madrid (défaite 3-1 à l’aller), plusieurs observateurs se sont étonnés du choix du technicien basque de laisser le Brésilien sur la pelouse — au contraire d’un Kylian Mbappé remplacé à l’heure de jeu — alors que le score était déjà de 3-0 et qu' »un syndrome viral » l’avait affaibli quelques jours auparavant.
« Il sort d’une semaine difficile, il joue sur la fatigue, il prend énormément de coups… A un moment tu te dis, il faut peut-être l’épargner un peu », a déploré l’ancien joueur du PSG Pierre Ducrocq sur RMC.
Compte à rebours lancé avant le Real
A la différence de leur entraîneur, certains joueurs se sont montrés plus inquiets à l’image du capitaine Thiago Silva, pessimiste quant à sa participation pour le quart de finale de Coupe de France mercredi contre l’OM.
« Il avait la cheville déjà gonflée », a expliqué le défenseur brésilien sur Canal+. « Il faut qu’il se repose. »
« C’est vrai que c’était impressionnant à voir… elle était pas mal gonflée, a confirmé le gardien parisien Alphonse Aréola. Je ne sais pas dans combien de temps il va revenir mais j’espère très vite. »
Et pour cause, ils sont mieux placés que quiconque pour témoigner de son importance cette saison. Auteur de 19 buts et 13 passes décisives rien qu’en championnat, « Ney » a déjà marqué six buts en sept matches de Ligue des champions.
Surtout, il reste aux yeux de ses nouveaux coéquipiers l’homme qui a impulsé l’incroyable ‘remontada’ du FC Barcelone contre le PSG la saison dernière (6-1) en signant un doublé et une passe décisive dans les sept dernières minutes. Et qui est censé réaliser le même exploit contre le Real de Cristiano Ronaldo.
« Nous savons que Neymar est un joueur très important comme le montre le très grand match (qu’il a fait) », a confirmé le milieu parisien Giovani Lo Celso, après la victoire contre l’OM où « Ney » a été impliqué sur deux des trois buts inscrits.
« Le PSG c’est un rival, ce n’est pas un ennemi. Je suis désolé pour lui, pour sa blessure, a souligné le défenseur marseillais Adil Rami. Mais bon ça reste le PSG avec un banc super large et de bonne qualité. »
Suffisant pour éliminer un OM revanchard mercredi et renverser le double champion d’Europe en titre dans huit jours ? Le feuilleton Neymar ne fait que commencer.
26/02/2018 12:09:21 – Paris (AFP) – © 2018 AFP
Publié le 26/02/2018 à 12:10 | AFP