1.Le lundi 21 février 2011, à l’issue des cérémonies de célébration du Maouloud, une bousculade meurtrière a entraîné la mort de 36 personnes, essentiellement des femmes et des enfants, au stade Omnisports Modibo Keïta (Bamako). 112 autres personnes ont été plus ou moins gravement blessées.
2.Dans un communiqué rendu public le 23 février, le PARENA a présenté ses condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
3.Le 22 février, un dépôt clandestin de carburant, soit une trentaine de fûts de gasoil, a pris feu au quartier de Sébéninkoro (Bamako), faisant deux blessés et de nombreux dégâts matériels.
4.Le drame du 21 février 2011 rappelle celui survenu, l’année dernière, à Tombouctou lors des cérémonies du Maouloud. 26 fidèles musulmans avaient perdu la vie au cours d’une bousculade dans les ruelles étroites conduisant à la célèbre Mosquée de Jingarey Ber.
5.Les drames du stade Omnisports Modibo Keïta et de Sébéninkoro appellent les questions suivantes :
*La tragédie du stade Modibo Keïta ne pouvait-elle pas être évitée à la lumière des enseignements tirés de Tombouctou ?
*La législation sur les dépôts de carburant est-elle appliquée ?
6.Le PARENA en appelle à la responsabilité du Gouvernement et à sa capacité d’anticipation pour épargner au pays d’autres tragédies similaires.
La sécurité des Maliens exige que soit mis fin au laxisme et au laisser-aller dans les lieux de rassemblement, dans les quartiers et sur les routes.
La sécurité des Maliens exige une politique de rigueur et une lutte permanente contre l’infraction.
A cet effet, le PARENA voudrait faire les propositions suivantes :
a-Elaborer un plan de prévention des risques lors des manifestations de masse (meetings politiques, rencontres sportives, concerts, rassemblements religieux, etc.)
b-Revoir urgemment le plan d’installation des stations-services de manière à les éloigner le plus possible des lieux d’habitation et des stades,
c-Eloigner des zones d’habitation les camions-citernes qui, le plus souvent, sont stationnés aux abords des stations-services, à proximité des maisons d’habitation,
d-Traquer et démanteler tous les dépôts non autorisés de carburant sur les marchés, aux abords des domiciles et faire appliquer la réglementation en la matière.
e-Faire respecter la réglementation relative à l’entrée et à la circulation des gros porteurs dans les agglomérations.
f-Veiller à ce que tous les cars de transport de passagers qui vont au delà de 400 kms aient deux chauffeurs professionnels qui se relaient à bord pour réduire les risques de somnolence liée à la fatigue sur de longues distances (Ex : Bamako-Mopti, Bamako-Gao, Bamako-Bobo-Dioulasso, etc.)
Bamako, le 25 février 2011
Le Comité Directeur
Notre commentaire.
Plus que de simples sorties médiatiques, les interpellations du Parena à propos des problèmes majeurs de la Nation procèdent d’une démarche politique et citoyenne. Elles visent à convaincre définitivement nos gouvernants qu’ils ne sont pas seuls et par conséquent ne peuvent conduire le pays ni où ils veulent ni comme ils veulent. De ce fait, la pertinence et la gravité des sujets abordés, en même temps qu’elles témoignent de l’impérieuse nécessité de la vigilance du peuple, tirent la sonnette d’alarme sur les dangers qui guettent notre existence commune et quotidienne. C’est pourquoi de la conférence de presse sur la crise financière au colloque international sur les crises de l’espace sahélo- saharien en passant par le mémorandum sur l’Office du Niger et le communiqué de presse ci dessus, le parti du Bélier blanc confirme son engagement de se tenir toujours aux cotés des masses laborieuses.
S.El Moctar Kounta