PANDEMIE DU CORONAVIRUS Les kitois ont la phobie des hôpitaux

Alors que le Mali compte plus de 250 cas confirmés, dont 14 décès et plus de 50 patients guéris, les populations de la ville de Kita et ses environs, n’ayant pour le moment enregistré aucun cas, ont une peur bleue des hôpitaux. Et cela depuis des semaines.

Dans cette localité, les patients ayant des signes (toux, rhume, fièvre, problème respiratoire…)  ne se rendent plus dans les centres de santé pour se consulter, ils préfèrent rester chez eux pour trouver une solution personnelle à leurs maladies une fois qu’ils auront ressenti l’un de ses symptômes du COVID-19. Selon eux, ces symptômes, cités par les professionnels de la santé, sont les traits caractéristiques des maladies quotidiennes des Maliens et des Kitois en particulier. « Les patients refusent catégoriquement de se rendre dans les hôpitaux, à moins que leur état devient préoccupant» confie au téléphone un Kitois.  Et de poursuivre qu’ils ont peur de se voir tester positif du Covid-19. Et pourtant, de ce comportement peut découler des conséquences graves non seulement sur la propagation de la pandémie, mais cela peut également contribuer à l’augmentation du taux de décès du coronavirus dans notre pays.

Force est de reconnaitre que cette pratique n’est pas que kitoise, mais elle est presque malienne; car Bamako ne fait pas exception tout comme d’ailleurs dans beaucoup de régions. Pourtant, le Mali est l’un des pays de l’Afrique de l’Ouest qui a été touché dernièrement, mais il enregistre aujourd’hui l’un des taux de décès le plus élevé. Et cela est dû sans doute à ce genre de comportement égoïste de la part de ceux qui refusent d’aller se faire tester. Cette pratique malsaine traduit une certaine mauvaise foi comme pour dire « je ne souffrirai et ne  mourrais pas seul ».

Par ailleurs, dans beaucoup de pays infectés, les gens cherchent à se faire dépister facilement dans toutes les difficultés pour ne pas contaminer son entourage. C’était le cas d’un patient français revenu de vacances de l’Ile Maurice du nom de Sébastien Adrien. Selon le journal français « L’EXPRESS », M. Adrien a fait près de deux semaines pour se faire dépister, car son état de santé l’inquiétait (toux, fièvre, courbatures, diarrhées vertiges).

Lamine BAGAYOGO