Des dossiers disparaissent volontairement après le premier traitement et l’admission du mandat. Et l’épée de Damoclès reste suspendue sur la tête du client tant qu’un dénouement financier heureux n’est pas proposé à l’amiable.
Selon nos informations, les tentatives de la directrice adjointe (nous jurons la main sur le Coran que nous ne la connaissons pas. Que Dieu en soit loué) de veiller sur les dossiers sont considérées comme un acte méchant alors qu’elle agit dans la légalité pour l’assainissement des finances et pour amoindrir les cas de fraudes et de corruptions. Bravo, madame la directrice adjointe !
L’abreuvoir public qu’est le trésor souffre. Les agents qui y travaillent dénoncent la situation quand l’Etat est en difficulté ou quand les rentrées d’argent se raréfient car une partie de leur pitance quotidienne est coupée. Mais dès que le trésor se refait une santé comme actuellement, ces malfrats financiers lèchent leurs babines à tout bout de champ.
C’est le cas d’un certain Dembélé qui s’est précipité dans le bureau de Berthé accompagné d’un monsieur qui se disait proche de Mamadou Igor Diarra l’actuel ministre des finances. Immédiatement, son mandat fut payé. On a senti qu’un deal était passé entre lui et Dembélé préalablement, relais nécessaire pour avoir l’assentiment du chef – comptable.
Fait gravissime au trésor, des dossiers se perdent. Les cadres vous obligent à aller chercher l’avis de crédit pour qu’ils puissent établir l’ordre de paiement. Monsieur le directeur du trésor, à force d’être victime de cette supercherie, nous sommes aujourd’hui familiers de ces terminologies. Un Malien a vu son dossier évaporé dans la nature entre le bureau de Seydou Traoré et celui de Berthé. Une semaine de fouille n’a pas permis de retrouver ledit mandat. « Nous sommes prêts à coopérer avec Ben Bouillé et la directrice adjointe pour tirer ces affaires au clair » a fait savoir cet homme désemparé.
Il faut donc croire que nous sommes en présence de spéculateurs financiers d’un autre acabit. De personnes de bonne foi sont sevrées et sucées jusqu’à la moelle épinière par des agents du trésor qui gagnent plus qu’un ministre dans une sorte de corruption organisée et érigée en règle de droit. Qui ne paye pas ce droit n’a ni accès au bureau ni à la cagnotte fruit du travail ou du service public qu’il a effectué au bénéfice de l’administration. « Au trésor, on te fait sevrer jusqu’à rupture » a constaté ce cadre apparemment déçu des pratiques maladroites. Et pour qui il faut un renouvellement des cadres dans ce service. A titre d’exemple, le dossier de ce responsable arrive début novembre, celui de cet autre le 24 décembre 2014 avec un montant dix fois plus élevé, mais c’est le second qui est payé le 30 décembre. Le premier attend toujours. Explication : le chef de cabinet du ministre des finances a appelé… Allez savoir.
Toujours sous nos yeux, un avocat appelle le chef comptable et lui dit : « Je veux te donner un bonjour de courtoisie ». Il est autorisé à rentrer, il reste dans le bureau 30 minutes. A croire que le chef – comptable est le nouveau chef de la basse-cour. Il abandonne quand il veut son travail pour un mariage…pour…pour…
Monsieur le ministre, on espère bien que vous suivez… vous avez au moins un droit de regard sur vos collaborateurs.
Pour ce cadre du trésor, c’est la directrice générale adjointe qui fait peur car elle veut suivre tous les dossiers et s’assurer qu’il n’y a pas eu de corruption dans le traitement des dossiers. « Elle finit toujours par se lasser et nous aurons le dernier mot » a conclu cet agent du trésor qui attend son heure pour avoir sa part tel un poisson en train de guetter l’appât dans l’eau. No comment.
Rassemblés par Salif Diallo
Source: Le Matinal 2015-01-27 12:38:06