«L’apurement de la dette intérieure dont le montant s’élève à plus de 110 milliards de nos francs, commencera à partir de la semaine prochaine, les mandats de 2019 s’élevant à un peu moins de 66 milliards FCFA contre près de 45 milliards pour ceux admis du 1er janvier au 30 avril 2020 », a déclaré le 9 mai 2020, le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, ministre de l’Economie et des Finances, lors de son adresse à la nation, consécutive au Conseil national de Défense du vendredi 8 mai 2020. Près d’un mois après, les responsables du ministère de l’Economie et des Finances confirment à l’hebdomadaire économique Les Secrets Bancaires (LSB Hebdo), le démarrage de l’apurement de la dette intérieure. Du côté de l’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali, on confirme le démarrage des paiements, mais ses membres restent sur le pied de guerre et ont même pris part au grand rassemblement de contestation, soutenant que chat échaudé craint l’eau froide.
Suite à la deuxième réunion du Conseil National de Défense sur la pandémie du Covid-19, le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, ministre de l’Economie et des Finances s’est adressé à la nation le 9 mai 2020, témoignant que la pandémie du coronavirus a mis à genoux le système sanitaire et l’économie des pays parmi les plus puissants au monde. Il a indiqué à cet effet, que l’opération de distribution gratuite de vivres aux familles les plus démunies touche 1.350 000 personnes pour 14 000 tonnes. Selon lui, l’objectif des 56 000 tonnes annoncées par le Chef de l’Etat sera réalisé dans les semaines qui suivent avec l’accompagnement de certains partenaires comme la Banque mondiale et l’Agence française pour le Développement (AFD). A l’en croire, le Président français, Emmanuel Macron a annoncé une contribution financière de 3 milliards de francs CFA à cet effet, lors d’une conversation téléphonique qu’il a eu avec le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
« L’apurement de la dette intérieure dont le montant s’élève à plus de 110 milliards de nos francs, commencera à partir de la semaine prochaine, les mandats de 2019 s’élevant à un peu moins de 66 milliards FCFA contre près de 45 milliards pour ceux admis du 1er janvier au 30 avril 2020 », a souligné le Premier ministre, Dr Boubou CISSE, ministre de l’économie et des finances. Pour lui, cela permettra d’améliorer la trésorerie des entreprises, en plus des autres mesures de soutien à l’activité économique. Près d’un mois après la déclaration du Premier ministre, l’hebdomadaire économique Les Secrets bancaires (LSB) a approché le département de l’Economie et des Finances. A l’hôtel des Finances, le responsable rencontré confirme le démarrage des activités pour l’apurement de la dette intérieure. Selon ce responsable, le directeur de la BDM, Bréhima Amadou HAÏDARA, Président de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBE Mali) et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) ont fait savoir leur bonnes dispositions pour les opérations de paiement. A ses dires, la Banque malienne de Solidatité (BMS Sa) aussi a reçu 42 milliards de FCFA dans son compte pour le paiement de la dette intérieure. « Certains bénéficiaires ont confirmé qu’ils ont été payés », affirme notre interlocuteur, un responsable au ministère de l’Economie et des Finances. Cette information a été confirmée à la Direction de la Banque malienne de Solidarité (BMS Sa) et l’Association professionnelle des Banques et Etablissements financiers du Mali (APBEF), contactées par LSB.
Du coté de l’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali, contactée par Les Secrets Bancaires, on reconnait d’une part que certains ont été payés, dénotant que les opérations de paiement ont bel et bien commencé. Les responsables de cette association indiquent cependant que beaucoup d’autres sont loin de recevoir leur argent. En l’occurrence la présidente de l’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali, Mme Oumou N’DIAYE précise qu’elle-même a, environ 7 millions de FCFA dont l’Etat lui est redevable au titre de la dette intérieure de 2020. Elle ne sait pas encore si elle sera payée et redoute le scenario des années passées où les fournisseurs de l’Etat ont été longtemps trimballés. Selon elle, l’Etat reste encore redevable des dettes intérieures de 2007 à 2018, portant sur plus de 30 milliards de FCFA, de certains fournisseurs. Chat échaudé craint l’eau froide, l’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali a jugé utile de prendre part à la grande manifestation de contestation du 5 juin 2020 sur la place de l’indépendance de Bamako, afin d’avoir gain de cause.
A.DISSA