Pour lui, «c’est un engagement écrit, qui lie tous les Kal-Adaghs, sans distinction de communauté, toutes sensibilités, tous niveaux de responsabilités, toutes professions, tous âges et tous sexes confondus. Chacune et chacun doit désormais, grâce aux vertus et aux miracles de la tolérance, du dialogue, de la solidarité, de la culture de la paix se retrouver». Pour, continue-t-il, «apporter sa contribution tous les jours à installer définitivement la paix et la sécurité».
Selon les explications d’Issoisden, ce n’est pas la première rencontre autour du même thème. En effet, depuis 1995, elles ont été des centaines, intercommunautaires et intercommunales à traiter des problèmes de paix, de sécurité, de réconciliation, de développement… «Les résultats sont plus que mitigés», reconnaît-il.
«Le pacte de l’honneur» semble donc partir sur des bases tout à fait nouvelles, voire novatrices pour plusieurs raisons.
D’abord, les cadres ressortissants de l’Adagh, en dépit de toutes les différences, parfois énormes, ont préféré s’accorder autour du «Pacte de l’honneur», dans lequel chacun trouve, au moins, une clause qui lui est importante. «On appelle cela un consensus» relève Issoiden Ag Sarid.
Le même «consensus» s’est retrouvé, et pour les mêmes raisons, au niveau des responsables et des leaders de tous bords. Ils ont unanimement non seulement salué le Pacte, mais ont aussi bien insisté sur «la nécessité et l’importance de sa mise en œuvre correcte et diligente».
Le Pacte de l’honneur veut apporter des solutions à des vrais problèmes. Des problèmes que rencontrent tous les jours les Kal-Adaghs, à des degrés différents.
Notre interlocuteur est convaincu que «les solutions à trouver aux problèmes, même si l’aide extérieure est le bienvenue, ne sont pas du tout au dessus des capacités des Kal-adagh. «Toutes les solutions, toutes les options, sont réalisables dans le court terme. Il n’est nul besoin d’attendre des décennies pour s’assurer que les objectifs sont atteints. C’est maintenant ou jamais» ajoute-t-il.
Avant de rassurer que, «tous les signataires sont d’accord là-dessus : le Pacte de l’honneur n’est pas une fin en soi. C’est une étape indispensable, incontournable, une rampe de lancement, pour s’attaquer aux problèmes de fonds». Comme, entre autres, le développement économique, social et culturel, la bonne gouvernance, l’Etat de droit etc. Pour ce faire, «il ne faut pas s’éterniser sur le Pacte de l’honneur. Il faut le mettre en œuvre très vite dans tous ses compartiments».
La conclusion qu’il tire de cette réunion est plus qu’édifiante : «Le Pacte de l’honneur, comme toute œuvre humaine, est successible du meilleur comme du pire. Il sera ce que les Kal-Adagh, ses signataires, voudront bien en faire. Comme toute nouvelle idée, il court les risques évidents de surenchère et d’instrumentalisation. Il peut être utilisé à des fins personnelles, au bénéfice d’une seule communauté au détriment des autres. Il peut, par le biais des interprétations erronées ou suite à une évolution des rapports de forces, être complètement détourné de la voie noble qui est la sienne. Il peut aussi subir des attaques mortelles de l’extérieur, par ceux qui n’ont pas intérêt à ce qu’il soit une réussite. Il peut enfin mourir de sa belle mort, superbement abandonné par ceux-là même qui ont fait des efforts surhumains pour le faire naître parce qu’ils n’y ont pas trouvé exactement ce à quoi ils s’attendaient réellement au départ».
Après le premier document signé par des notables et brandit par certains esprits mal intentionnés comme «authentique», la communauté des Kal-Adaghs de Kidal a jugé nécessaire de «rectifier le tir et de mettre les points sur les i». De la réunion du 24 et 25 juin 2011, est sorti cet important document. Il doit être présenté au Président de la République très prochainement. Nous nous ferons le devoir de vous en donner la teneur.
Paul Mben
Le 22 Septembre 28/07/2011