Face à la situation des migrants africains en Libye, votre site web « www.diasporaction.fr » a rencontré le Président de l’Association malienne des Expulsés qui a réagi. Lisez, l’entretien exclusif.
Diasporaction : La nouvelle d’une Libye « marchand d’esclaves » défraie aujourd’hui la chronique. Comment l’avez-vous apprise ? Avec quel état d’âme ?
Ousmane Diarra : On a appris la nouvelle avec la grande indignation comme partout à travers le monde la situation en Libye. L’esclavage des migrants africains en terre africaine est quelque chose d’inacceptable que l’Association malienne des Expulsés condamne avec la dernière rigueur. Nous demandons à la communauté internationale de réagir pour arrêter cet acte criminel.
Certains africains pensent que ce qui se passe aujourd’hui en Libye est une mise en scène de l’Occident pour décourager les candidats à l’aventure clandestine ? Avez-vous le même le sentiment ?
Sincèrement, je suis perplexe avant à cette pensée. Pour faire disparaitre mes doutes, je demande l’ouverture d’une enquête pour situer l’origine de la catastrophe. L’esclavage est inacceptable au XXIème siècle. Surtout qu’on n’a toujours pas fini de gérer les conséquences de la colonisation. C’est révoltant, ce qui se passe en Libye. J’interpelle les dirigeants du monde à trouver les auteurs et vérifier si c’est un coup monté et exécuté par l’Occident pour décourager les migrants africains. Dans tous les cas, les sanctions doivent s’en suivre pour que cette scène horrible ne se reproduise plus.
Vous en voulez à qui le plus dans cette affaire ? Les dirigeants africains ?
J’en veux à tous. Les dirigeants africains, européens et du monde. Si les dirigeants africains sont incapables de maintenir les jeunes chez eux à travers des projets de développement local, les dirigeants européens ne sont pas aussi irréprochables face à ce qui se passe actuellement en Libye. Ils veulent nous fermer leur porte après avoir installé la misère chez nous en pillant or, fer, argent et pétrole. Ils nous combattent, à travers des guerres civiles orchestrées et imposées qui sont devenues leur fonds de commerce.
Savez-vous si les migrants maliens sont concernés par la pratique antihumaine ?
Les enquêtes sont en cours pour le savoir. Nous le ferons savoir vérifications.
Réalisé Youssouf Z KEITA
Correspondant local Diasporaction