Joint par nos soins la semaine dernière, le député du groupe PARENA-SADI, l’honorable Oumar Mariko, non moins 9ème vice-président de l’Assemblée nationale, a soutenu que le Mali ne peut pas continuer dans l’impunité et le laisser aller dont profitent les maires pour s’adonner à des spéculations foncières inacceptables. Son interpellation concernera précisément des dossiers fonciers dans les six communes de Bamako, la commune urbaine et le cercle de Kati devenue un sanctuaire des spéculateurs fonciers. Il souhaite obtenir des explications du ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné, sur les dossiers en souffrance depuis des années sur sa table et surtout la lettre circulaire ayant pour objet « la levée de la mesure de suspension des attributions de parcelles de terrains du domaine privé immobilier de l’Etat » dans laquelle le ministre souligne qu’ » il m’est revenu que des attributions de terrains ont été effectuées pendant la période de suspension en dépit de mes instructions… « .
Le député de l’opposition qui prévient qu’il va dire ce qu’il pense, a le soutien des centaines de personnes victimes de déguerpissement et de spoliation. Il aura de la matière à polémiquer surtout quand on dit que les maires agissent avec la complicité des autorités politiques et judiciaires de notre pays. Dans des différentes décisions d’attributions de parcelles dans le district de Bamako, il ressort que les lotissements dans les différents quartiers de Bamako ( Yirimadio en commune VI et Kalambabougou et Djicoroni à Côté de l’ex-institut Marchoux) et à Kita ont d’abord profité aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, les chefs d’Etat majors, des responsables des renseignements généraux, les magistrats et les ministres et leurs collaborateurs ainsi qu’à des conseillers à la présidence de la République. Certains ont promis de mettre à la disposition d’Oumar Mariko les copies de ces dossiers très compromettants.
C’est donc avec beaucoup d’impatience et d’intérêt qu’on attend la plénière d’aujourd’hui surtout que les députés de l’opposition avaient déjà annoncé la couleur la semaine dernière. En effet, lors de l’examen le jeudi dernier à l’Hémicycle du projet de loi portant financement du projet d’accroissement de la productivité agricole, l’opposition PARENA – SADI est déjà montée au créneau à travers les députés Oumar Mariko et Konimba Sidibé pour dénoncer une mainmise du PDES sur la gestion des affaires publiques.
Le député SADI élu à Kolondiéba, Dr Oumar Mariko a enfoncé le clou en s’insurgeant contre « l’appropriation des terres par des opérateurs économiques qui ont transformé les paysans en ouvriers agricoles. Des opérateurs économiques qui ont à leur tête un autre responsable politique… « . Les échanges d’aujourd’hui risquent aussi d’être au moins aussi virulents.
Abdoulaye Diakité
L’Indicateur Renouveau 02/12/2010