Après deux jours d’échange, le comité central du parti Sadi a reconduit son choix sur le camarade Oumar Mariko, secrétaire général chargé des relations extérieures du parti, pour briguer la magistrature suprême.
En l’absence de Cheick Oumar Sissoko, président du parti et actuellement en France pour participer au Festival de Cannes, en sa qualité de secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes, c’est Dr. Oumar Mariko, secrétaire général du parti, qui a présidé les travaux du 5e comité central.
Le comité central s’est dit convaincu que le camarade Oumar Mariko « possède toutes les qualités pour conduire les destinées du Mali sur la base du projet de société progressiste, démocratique, populaire, un programme juste qui correspond aux besoins et aux aspirations du plus grand nombre, efficace pour résoudre les problèmes des populations et du pays ».
« Son parcours, ses qualités d’homme d’Etat, sa constance dans la défense des idéaux du parti et des intérêts de notre pays, son engagement dans les luttes sociales, pour la préservation des services publics, contre les privatisations sauvages, le bradage de nos ressources stratégiques légitiment largement le choix du parti et de tous les démocrates progressistes du Mali et d’ailleurs. Ces derniers prennent conscience des enjeux actuels de la guerre au Mali et aspirent à voir notre pays décider souverainement de son avenir ».
Voilà ce qui est bien dit sur l’homme. Sauf que le parti Sadi fait semblant d’ignorer que la crise que le Mali connaît depuis 2012 a fini par disqualifier son candidat pour toute élection démocratique dans notre pays. Des leaders politiques comme Ibrahim Boubacar Kéita du RPM, Oumar Mariko de Sadi, Mamadou Blaise Sangaré (dans une moindre mesure) de la CDS-Mogotigiya, qui, en bons démocrates, n’ont pas pu cracher dans la marmite des putschistes. Ils ont même mangé à ce râtelier et se sont donc compromis. On les prenait pour des démocrates convaincus, mais ils ont déçu.
Purs produits du Mouvement démocratique des années 1990, ces leaders politiques, candidats à la prochaine présidentielle, devraient se montrer à la dimension de la respectabilité qu’on doit à une démocratie en tournant dos aux auteurs d’un crime imprescriptible contre elle. Mais que non ! Ne parlons pas d’Oumar Mariko, secrétaire général de Sadi. Il a fini par brader le peu de crédit qui lui restait dans le paysage politique.
L’homme est allé jusqu’à vouloir pactiser avec les occupants en son temps en vue de déstabiliser la transition. Les photos de ses entretiens dans ce sens avec le leader d’Ançar Eddine, Iyad Ag Ghaly, circulent sur le Net. On n’oubliera pas que le candidat du parti Sadi a été aussi le premier homme politique à se réjouir du coup d’Etat des putschistes et à se proposer même Premier ministre.
Un acte « démocraticide » qui doit coûter cher au candidat du parti Sadi à la présidentielle du 28 juillet prochain. Et dire que c’est cet homme qui appelait les élèves et étudiants à mourir en martyrs pour la démocratie en 1990 ! La même démocratie qu’il voulait enterrer au profit d’un putschiste !
Dans tous les cas, comme l’a dit Dioncounda Traoré dans une interview, ces leaders politiques qui ont pactisé avec le diable ne se sont pas disqualifiés pour les élections, mais se sont disqualifiés pour toute victoire.
Abdoulaye Diakité
L’ Indicateur Du Renouveau 2013-05-25 00:57:16