Au cours de cette séance de Questions Orales à l’Hémicycle, le député élu à Kolondièba a accusé les promoteurs d’Europe Handling Mali, Alou Tomota, et Moussa Mary dit Moussa Balla Coulibaly de s’enrichir sur le dos de l’Etat malien.
En effet, suite à la liquidation d’Air Afrique, le Gouvernement du Mali a repris les activités d’assistance au sol aux avions. Des tentatives de confier cette activité à l’ASECNA d’abord, entre mars et août 2002, et à Air Mali SA ensuite, du 26 août au 31 octobre 2002, se sont révélées infructueuses.
Selon l’Honorable Mariko, c’est ce qui a fait que le département des Transports, par décision du 21 novembre 2002, a décidé de gérer ces activités sous la forme d’une régie la Régie Administrative de Gestion de l’Activité d’Assistance en Escale (RAGAAE). Selon l’élu de Kolondièba, cette gestion s’est révélée performante.
Car non seulement, elle a fait face au fonctionnement courant des activités d’assistance au sol, mais elle a aussi dégagé des ressources qui ont permis de payer la participation du Gouvernement du Mali au capital de la Compagnie aérienne du Mali, pour un montant de 600 millions F CFA, la participation en numéraire au capital de l’ASAM, pour 191 300 000 F CFA et la liquidation des droits des agents de l’ex Air Afrique et d’Air Mali pour 1 633 688 603 F CFA.
Malgré ces bonnes performances de la RAGAAE, le département a pourtant décidé de la création d’une société mixte. Il s’agit d’un contrat de concession entre le Gouvernement du Mali et Europe Handling Mali. Pour Mariko, la vraie question est «Europe Handling peut-il être un tel partenaire?». Il a lui-même répondu à cette interrogation par la négative.
Car, a-t-il expliqué, «Europe Handling n’a aucune expérience en matière d’assistance au sol. La société a été créée le 14 avril 2006 et a participé à la consultation restreinte du 3 juillet 2006, soit moins de 3 mois après. Les actionnaires qui la composent, Moussa Mary Coulibaly et Alou Tomota, n’ont aucune expérience avérée en matière d’assistance au sol. Nous penchons plus pour l’hypothèse qu’Europe Handling Mali a été créée opportunément pour la gestion de l’ASAM SA. Cette hypothèse est confortée par le fait que les 3 candidats retenus pour la consultation restreinte sont Alou Tomota, le Groupe Tomota et Europe Handling Mali. Ce qui fait qu’au fond il s’agissait tout simplement de maquiller un marché de gré à gré avec Tomota pour la gestion de l’ASAM SA».
L’Honorable ajoutera: «la confusion des genres a fait que les paiements de la part du capital du partenaire technique et financier s’est effectuée par un chèque tiré par la société Graphique Industrie (chèque n°5744 BIM le 13 août 2006 de 150 millions). La Loi 05/007 du 13 juillet 2005 et le Décret n°112/PRM du 8 mars 2005 ne font aucun cas du partenaire technique et financier. Cette idée a été mûrie et mise en application grâce à des complicités dans les statuts de l’ASAM».
En clair, pour Mariko, depuis la mise en œuvre de ce partenariat entre le Gouvernement du Mali et Europe Handling, la société n’a rempli aucune de ses obligations. Au contraire, le député de Kolondièba est convaincu que ses promoteurs s’enrichissent sur le dos de l’Etat malien à coût de millions de FCFA par an, sans payer de taxes ou d’impôts. Selon lui, Alou Tomota et Moussa Balla Coulibaly sont devenus de véritables prédateurs, avec des complicités au sommet de l’Etat.
Face à cette situation, il a interpellé le ministre des Transports pour qu’il mette fin à cette situation. Car, pour l’Honorable Mariko, il est engagé avec le Président de la République, IBK, pour le changement et pour lutter contre l’enrichissement illicite. Il s’est dit prêt à aider le département pour démonter cette corruption au sommet de l’Etat.
A titre de mesure conservatoire, il a recommandé la nomination d’un Administrateur provisoire à la tête de l’ASAM, c’est-à-dire la suspension immédiate de la concession entre l’Etat du Mali et Europe Handling.
En réponse, le ministre des transports a affirmé que le marché avait effectivement été attribué en Conseil des ministres. Mais il a aussi reconnu la pertinence des interrogations du député de SADI et que tout n’était pas clair dans ce dossier. C’est pourquoi il s’est dit disposé à collaborer avec l’élu de Kolondièba pour résoudre cette situation.
Youssouf Diallo
Source Le 22 Septembre 2014-05-29 01:30:22