La société Energie du Mali vient de développer sa première expérience dans la valorisation de l’énergie solaire en réalisant une centrale électrique hybride solaire-diesel. Sous la supervision de EDM-SA et du bureau « Services de l’Énergies, de l’Hydraulique et de l’Environnement du Sahel (SEHES) », les travaux ont été exécutés par l’Entreprise Malienne ZED S.A. qui a bénéficié des facilités financières de la Banque pour le Commerce et l’Industrie du Mali (BCI).
« Tous les intervenants, dans les travaux sont des Maliens, ce qui démontre à suffisance le niveau d’expertise de nos compatriotes qui ne demandent qu’à être mis à l’épreuve », a déclaré le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Igor Diarra.
Les installations électriques qui ont été inaugurées se composent d’un champ solaire photovoltaïque d’une capacité de 216 kW crête; un système de batteries de stockage d’énergie; un jeu d’onduleurs d’une capacité de 660 kVA; un système de protection. Ces équipements de production d’énergie solaire viennent en appoint aux deux groupes électrogènes existants de 220 kW chacun, portant ainsi la capacité installée de la centrale de Ouélessébougou à 440 kiloWatts. L’évacuation de l’énergie se fait au moyen d’un transformateur élévateur d’une puissance de 400 kilovolts-Ampères dont le renforcement est déjà programmé. Cette expérience de notre opérateur historique, la société Énergie du Mali, qui fait la fierté de toute la nation, vient s’ajouter à d’autres réalisations similaires dans le cadre de l’électrification rurale, notamment à Kimparana pour une puissance de 76 kWcrête, a indiqué le ministre.
La nouvelle centrale est conçue de telle sorte que l’alimentation de la ville de Ouélessébougou se fera désormais à travers l’équipement solaire pendant les heures pleines d’ensoleillement et le parc des batteries pendant environ 18 heures. Ce qui fait que les groupes diesel ne fonctionnent que pendant 6 heures par jour, correspondant à une réduction d’environ 75% du temps de fonctionnement des groupes diesel existants. Il en découle une économie substantielle dans la consommation de combustibles et par conséquent, une réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’où une préservation de l’environnement si chère à notre pays, victime de sécheresses récurrentes.
« Les techniques modernes de l’utilisation de l’énergie solaire (captée ou à partir d’autres procédés), permettent en effet d’avoir de l’eau pour l’agriculture, la conservation des produits vivriers, le chauffage de l’eau, l’éclairage et l’alimentation en électricité de certaines unités industrielles. C’est dire aujourd’hui, que pour ces populations rurales l’autosuffisance alimentaire et le remodelage de l’écologie de la campagne sont à portée de main. De plus, l’utilisation de cette énergie nouvelle contribuera à la libération de la femme des multiples travaux astreignants, au profit d’activités éducatives, sanitaires et d’une participation plu efficiente au développement », a commenté le Directeur Général de la Banque pour le Commerce et l’Industrie du Mali, Sékou Mamadou Barry.
B. Daou 16/02/2011