Depuis la crise née à la suite du projet de loi de révision constitutionnelle, le spectacle que l’ORTM est en train d’offrir à ses téléspectateurs n’est pas du tout agréable à voir. Il est en train de faillir à sa mission de service public qui consiste à faire un traitement équitable de l’information.
Le fait de censurer sur les antennes de l’ORTM les activités des partisans du « non » au référendum et de faire toute la place aux partisans du « oui » est un comportement anti démocratique. Son rôle n’est pas d’accentuer ou d’aggraver la crise mais plutôt de créer la cohésion et d’encourager la paix et l’union des cœurs. Sa partialité dans le traitement de l’information doit être condamnée avec la dernière rigueur par les instances de régularisation de la communication.
La prestation actuelle de l’ORTM au lieu de servir le régime en place ne fait que le desservir. Ce n’est pas de l’information mais de la propagande. Cette propagande n’est pas loin de celle des régimes nazi, soviétique ou nord-coréen.
Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, le monde est devenu un village planétaire. La chose la mieux partagée aujourd’hui est l’information. Les réseaux sociaux ont rendu la circulation de l’information facile et transparente. L’opacité dans le traitement de l’information appartient au siècle passé mais pas au 21e siècle. Donc il est ridicule de la part du gouvernement et de l’ORTM d’avoir un tel comportement et de vouloir cacher le soleil avec les mains.
C’est une grande déception, que l’ORTM qui est dirigé par un haut cadre issu des grandes écoles de journalisme et de la communication de la trempe de Sidiki N’fa Konaté, puisse être le maître d’œuvre d’une machination aussi machiavélique et malhonnête. Cela n’est pas à l’honneur de l’ORTM et de son personnel.
Il est temps que les cadres et le personnel de l’ORTM se réveillent et prennent conscience de leur responsabilité devant l’Histoire. Ils doivent faire de telle manière qu’ils ne soient complices de la trahison du peuple malien. Sinon ils seront comptables devant l’implacable tribunal de l’histoire.
Il est temps pour eux de dire « non » au gouvernement qui est en train de les asservir et d’avilir leur personnalité.
Le Mali est un pays démocratique et en conséquence le respect des principes de base de la démocratie est une exigence naturelle.
Parmi ces cinq principes qui sont :
1. la séparation des pouvoirs en trois pouvoirs
– Le pouvoir exécutif (il applique les lois)
– Le pouvoir législatif (il vote les lois)
– Le pouvoir judiciaire (il punit le non-respect des lois)
2. La règle de la majorité lors des élections
3. Le pluralisme politique
4. Le recours contre l’excès de pouvoir
5. Le respect des libertés (la liberté d’expression, le vote), le principe de la liberté d’expression est d’une grande importance qui doit être garantie par des textes de loi et des textes réglementaires.
Actuellement, ce principe de base est totalement bafoué par le gouvernement et l’ORTM.