Conformément à la décision n°2018-002772/MEN-SG du 30 octobre 2018 portant orientation des élèves titulaires du DEF, session de juin 2018 au titre de l’année scolaire 2018-2019, aucun élève n’a été orienté dans les 119 écoles agropastorales privées du Mali. Mécontents de cette situation, les promoteurs d’écoles privées agropastorales tapent du poing sur la table et interpellent le président IBK pour une réorientation.
La répartition des élèves titulaires du DEF s’est faite sur la base d’une discrimination totale. Au moment où les établissements secondaires généraux refusent du monde, les écoles privées agropastorales ont été oubliées. Aucun élève n’a été orienté dans les établissements privés agropastoraux.
Comme motif, le gouvernement avance le coût élevé de la formation au niveau de cette filière, soit 317 000 F CFA par personne. Mais, en réalité, cette somme globale ne va pas dans les caisses des seuls promoteurs. Cette somme est repartie ainsi : 212 000 F CFA pour le coût de la formation d’un élève par an et 105 000 F CFA pour la bourse de l’élève en raison de 35 000 F CFA par trimestre. Donc, pour chaque élève, les promoteurs d’écoles encaissaient seulement 212 000 F CFA par an.
A travers ces subventions de l’Etat, les promoteurs payent le salaire des enseignants spécialisés, les frais de location, l’électricité, des manuels scolaires et les frais de missions de terrain.
Au moment où le gouvernement prenait cette décision surprenante, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, faisait de la promotion de l’agriculture une réalité en lui allouant 15 % du budget national et en lui octroyant 1000 tracteurs sans oublier les multiples subventions des intrants agricoles.
Partant de ce constat, l’Association des écoles privées agropastorales au Mali (AEPA) monte au créneau pour interpeller le président IBK et l’invite à agir pour la réorientation des élèves désirant fréquenter les établissements agropastorales.
Dans une correspondance adressée au président de la République et aux présidents des institutions, les promoteurs d’écoles privées agropastorales rappellent aux plus hautes autorités que l’agriculture ne peut se développer qu’en passant par des techniciens formés et qualifiés que sont les fruits de nos structures.
« Monsieur le président, n’opprimez pas les droits des enfants en refusant leur choix. Ne faites pas pleurer les parents d’élèves en voyant leurs enfants refuser d’aller à l’école suite à une mauvaise orientation. Monsieur le président, la situation actuelle du Mali doublée de vos engagements commande une reprise des orientations au profit de nos enfants dans le respect de leur choix pour les écoles agropastorales et les opportunités d’emplois », indique la lettre d’interpellation des promoteurs des écoles privées agropastorales.
Les promoteurs sont déterminés à se battre pour obtenir gain de cause, car, pour eux, la survie des écoles privées agropastorales pourvoyeuses d’emplois, en dépend.
- Doumbia