Depuis le deuxième coup d’État du 24 mai 2021 perpétré par les Colonels avec la complicité de l’Union des Travailleurs du Mali ( UNTM) contre la première Transition dirigée par le Président Bah Daou, elle-même issue du coup d’État du 18 août 2020, perpétré avec celle de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali ( CSTM) et ses alliés du M5-RFP, le pays s’engouffre tous les jours que Dieu fait dans l’abîme la plus totale car les Colonels et leur Premier ministre Choguel Maïga n’ont que la propagande comme seul et unique programme politique pour gérer la situation chaotique. Les premiers ont trouvé dans le second le porte-parole loyal et lèche-botte qui leur a manqué jusque-là.
Un Premier ministre d’un piètre parti politique sans aucune légitimité, poursuivi pour corruption de plus de sept cent millions de FCFA a décidé de faire la lutte contre la corruption son cheval de bataille sans gêne ni honte aucune en faisant de la propagande et les arrestations arbitraires un programme d’action gouvernementale, juste pour écarter des adversaires déterminés à changer la situation. La langue mielleuse, il déverse sa haine sur tous ceux qui peuvent constituer pour lui un obstacle.
Ainsi, ses propagandistes zélés nourris et entretenus pour la circonstance, des petits prétentieux sans gloire imbus de leur personnalité sans envergure ni locale ni nationale disent à qui veut l’entendre qu’ils sont déterminés à nettoyer la classe politique actuelle à travers une chasse aux sorcières organisée par une justice sous-ordre des princes du jour. On tombe des nues car on se demande de quelle classe politique s’agit-il ? Leur mentor fait hélas partie de ces rentiers de la politique qui ont déserté la fonction publique pour s’accrocher à vie aux avantages politiques. Et cela depuis plus de 30 ans!
C’est au peuple malien de décider qui doit le diriger à travers des élections libres et transparentes, mais au lieu de les organiser, nos populistes politiques sans légitimité aucune, veulent s’en substituer en restant au pouvoir par des moyens détournés et anti démocratiques. Pour ce faire, ils utilisent le mensonge pour berner les populations afin de bénéficier de leurs soutiens.
On se demande même pourquoi ces gens ont même pris le pouvoir ? Parce que personne ne sait aujourd’hui quels sont leurs objectifs recherchés, on peut dire sans risque de se tromper que c’est en tous les cas tout sauf la préservation de notre intégrité territoriale et la stabilité du pays. En un an, le pays a tout perdu : son économie, ses routes, ses partenaires, le peu de crédibilité qui lui restait, voire la résilience des populations.
Mais, cela n’est pas surprenant car ce sont les mêmes qui ont échoué sous le régime d’IBK en tant que responsables sécuritaires : le Colonel Assimi Goita était le chef du Bataillon Autonome des Forces Spéciales ( BAFS) basé au centre (Sofara), le Colonel Modibo koné était le commandant des opérations de la cinquième région( Mopti), le général Daoud était le Chef d’état-major général adjoint des Armées, tous portent la responsabilité historique de l’échec de la situation sécuritaire du Mali. Le cas de leur Premier ministre Choguel Maïga est encore plus grave.
Comme toute armée lorsqu’elle perd la guerre, elle s’en prend toujours à son chef et c’est ce qui s’est passé le 18 août 2020. Alors qu’est-ce qu’on peut attendre de ces hommes ?
On comprend aisément qu’ils soient incapables aujourd’hui de proposer des solutions idoines d’une sortie de crise car ils n’ont ni la compétence ni la maturité politique nécessaires pour rassembler les Maliens et diriger le pays autrement. C’est pourquoi ils pensent que la propagande et le superflu peuvent leur permettre de prolonger la transition en jouant au pourrissement encore davantage de la situation afin de mettre les Maliens ainsi que les partenaires internationaux devant le fait accompli.
Peine perdue, le discours de Choguel à l’ONU et toutes les manifestations organisées à grand frais par la bande des activistes semi-lettrés rentrent dans cette stratégie en pensant que la mayonnaise prendrait. Or nous avons vu dans un passé très récent des régimes plus puissants comme celui de Laurent Gbagbo et Mohamouar Kadhafi qui n’ont pas tenu longtemps devant la communauté internationale qui ne demande qu’une seule chose : le respect des règles.
Alors on insulte, ment sur les acquisitions des matériels militaires du régime IBK oubliant que le budget du Mali est un budget de programmation et que tout est vérifiable à moins qu’il y a eu du banditisme financier de la part de nos Colonels qui semblent très porter sur la préservation de leurs intérêts personnels au détriment de celui du Mali et des Maliens.
Une chose est sûre, les faits sont têtus, très têtus d’ailleurs car la situation du pays s’est complètement dégradée sur tous les plans et à tous les niveaux depuis le coup d’État du 18 août 2020 et plus encore après celui du 24 mai 2021.
Les seuls faits d’armes de nos patriotes d’antichambre semblent être les arrestations arbitraires des anciens dignitaires, un discours aux nations – unies de notre grand As du dédit que tout dirigeant conscient et avisé ne tiendrait pas vu la situation chaotique de son pays car tout le monde sait qu’il est et sera le seul bénéficiaire d’une telle forfaiture. Sans oublier quelques forages réalisés par le chef Suprême d’une armée en guerre dont les cérémonies de remise coûtent plus chères que les forages réalisés.
Pour la petite histoire que les hommes et les femmes de foi et de bonne volonté fassent un petit tour au ministère du Plan et de la statistique, la cartographie très impressionnante des forages réalisés depuis des années existent, ceux de notre Rambo national réalisés avec l’argent du contribuable ne relèvent que de la propagande honteuse la plus nauséabonde car comment un Président militaire de surcroît, peut-il trouver autant de temps au moment où on égorge ses concitoyens comme des moutons pour aller inaugurer des forages que certains de ses compatriotes offrent depuis des années aux populations dans l’anonymat le plus total.
Pauvre Mali, au même moment, son ministre de la Sécurité et de la protection civile gère les petites mains tranquillement au Bla Bla à la rue princesse de Bamako, oubliant que l’habitude tue et surtout son devoir de Général de son État.
Voilà ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, tout autre discours n’est que propagande et contrevérité. Et si nos autorités ne changent pas leur plan le plus rapidement possible, ils vont précipiter le pays dans la guerre civile.
Le risque de « Somalisation » ou de la « Soudanisation » est plus que réel aujourd’hui car le seul pays qui était farouchement opposé à ceci commence à y réfléchir sérieusement à cette option. Il est vraiment temps que les Maliens se ressaisissent en se rassemblent autour du Mali avant qu’il ne soit trop tard.
Bourama Coulibaly
Source: Le Matinal