De Danielle MITTERAND, je savais qu’elle avait été une résistante contre l’occupation nazie, une grande militante de la gauche, un fervent défenseur des droits de l’Homme et de la liberté. Mais c’était la première fois que je la voyais en personne. A première vue cette réception, somme toute protocolaire, n’avait pas une grande importance, mais pour nous, militant de la démocratie elle avait valeur de symbole. Le symbole d’une nouvelle politique des relations entre notre pays et la France. Politique mainte fois annoncée mais jamais venue. Il faut dire qu’en ces temps, les démocrates africains avaient toutes les raison d’être déçus par la gauche française. Déçus par son incapacité à promouvoir, une fois au pouvoir, une politique en rupture avec la Françafrique.
Femme courage, Danielle MITTERAND était de ceux qui en France refusaient de cautionner cette politique de soutien aux dictatures et affichaient leur solidarité envers nos peuples en lutte. Et c’était très important pour nous de savoir que même en France des cœurs battaient pour nous.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons qu’être tristes de la disparition de Danielle MITTERAND. Avec elle, c’est une amie des peuples en lutte pour leur liberté qui disparait.
Danielle MITTERAND était « une femme de conviction, qui savait parler à ses adversaires », disait d’elle un député de la droite française.
Pour nous, c’était tout simplement la conscience de la France que nous reconnaissons. C’était une voix forte pour la défense des déshérités, des opprimés et de tous les laissés pour compte du système.
Hélas, cette voix nous manquera encore pour longtemps.
Merci chère amie de mon pays. Dors en paix que la terre de France, que tu as tant aimée, te soit légère.
Docteur CISSE C.M Chérif
Membre fondateur de l’ADEMA
Vice président de la Société Internationale pour Défense des Droits de l’Homme SIDH Mali.
Le Républicain 25/11/2011